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THE ROAD WITHIN

Un film de Gren Wells

Un premier film sur le handicap aussi drôle que rythmé

Après la mort de sa mère, Vincent, atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, est envoyé par son père dans une institution spécialisée. Là-bas, il va rencontrer Marie, souffrant d’anorexie, et Alex, dont la vie est pourrie par ses Toc (troubles obsessionnels compulsifs). Ensemble, ils vont partir dans un road-trip pour atteindre l’océan. Mais toucher ce but n’a rien de simple pour eux…

Pour son premier passage derrière la caméra, la jeune Gren Wells s’est emparée d’un film allemand inédit chez nous, "Vincent, ses amis et sa mer", pour nous en offrir le remake. L'histoire ? Le parcours d’un jeune enfant atteint du syndrome de Gilles de la Tourette. Kesako ? Une maladie qui pousse à dire toutes les obscénités possibles sans pouvoir se contrôler, ce qui pourrait prêter à sourire de prime abord. Mais, au lieu de rire de cette maladie comme le font beaucoup, la néo-cinéaste a décidé de rire avec cette maladie, parce qu’il n’y a définitivement rien de comique dans le quotidien de Vincent. Lorsqu’il sent les convulsions qui l’amèneront à multiplier les insultes et les grossièretés, rien ne peut lui permettre de se retenir, un peu comme lorsque l’on sent un éternuement arriver.

Alors qu’il avait pris l’habitude ces dernières années d’oublier sa maladie en soignant celle de sa mère, le décès de celle-ci va tout changer. Son père l’envoie dans une institution spécialisée où il va rencontrer Marie, combattant son anorexie, et Alex dont la vie est pourrie par des troubles obsessionnels du comportement. Ensemble, ils vont entreprendre un périple aussi banal qu’un peu fou : voir l’océan. Une voiture volée, aucune préparation, mais les trois ados se retrouvent sur les routes américaines à la recherche de leur liberté.

Commence alors un road-movie romantique comme on les aime, avec cette dose de poésie et de spectaculaire. Comédie douce-amère, "The Road Within" déborde d’une énergie rafraîchissante alternant gags et séquences plus émotionnelles. Mais dans ces moments attendrissants, les vannes ne sont jamais bien loin, les répliques caustiques fusant dès qu’une occasion se présente. Surtout, le métrage solaire permet à son trio complice de comédiens d’exposer tout leur talent, notamment le surprenant Robert Sheehan qui ne sombre jamais dans le sur-jeu malgré ce rôle périlleux.

Poignant et sensible, le film se perd quelque fois dans des seconds rôles à la personnalité trop caricaturale et dans un scénario cousu de fil blanc, mais dès qu’il se recentre sur les péripéties de ces trois jeunes pas tout à fait comme les autres, la magie opère à nouveau. Et ce voyage où l’autodérision côtoie la maladie sera alors des plus savoureux, parce que refusant le misérabilisme pour diffuser un doux message d’espoir.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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