THE RIDICULOUS 6
Ridicule, c’est effectivement le bon terme
Sortie sur Netflix le 11 décembre 2015
À l’exception notable de "Punch-Drunk Love", on ne peut pas dire qu’Adam Sandler ait accumulé les chefs-d’œuvre au cours de sa carrière. Mais avec "The Ridiculous 6", qu’il a coécrit et coproduit, il touche le fond comme rarement. Si l’esthétique de ce western parodique est plutôt soignée, le scénario est cliché à souhait et l’humour y est affligeant et grotesque sur presque toute la longueur. La vulgarité et l’humour gras dominent, et la caricature manque cruellement de finesse. Pire : l’emploi de stéréotypes est tellement excessif qu’il serait légitime de considérer cette comédie comme étant à la fois raciste, sexiste et handiphobe. À trop vouloir être irrévérencieux, le film finit par être irrespectueux.
Certains gags semblent un chouïa plus inventifs et laissent espérer qu’ils rehaussent le niveau d’ensemble, mais ils tombent souvent à plat, généralement noyés dans le style outrancier qui domine le tout. C’est par exemple le cas de la représentation de Mark Twain en une sorte de rappeur du Far West interprété par Vanilla Ice : en quelques secondes, l’idée passe de sympathique à agaçante.
Du coup, le casting donne le tournis : que sont allés faire tous ces gens dans un tel navet ? Si Nick Nolte et Harvey Keitel s’en sortent plutôt bien, c’est parce que leurs personnages ne sont guère comiques. Quant à Steve Buscemi, on lui accordera une mention « acceptable mais sans plus ». Finalement, on applaudira une seule et unique séquence digne des Monty Python (donc à mille lieux du reste !) : celle où John Turturro interprète Abner Doubleday, l’inventeur supposé du baseball. C’est tellement hilarant qu’on a presque l’impression d’avoir un entracte au milieu d’une succession de ratages…
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur