REUSSIR OU MOURIR
Loin de 8 Mile
On se demande bien ce qui a pu attirer le fameux réalisateur Jim Sheridan, auteur entre autres des remarquables et remarqués « My left foot », « Au nom du père » et « In america ». Si l’on reconnaît son attirance pour les histoires d’injustice et d’affirmation de soi dans un contexte social difficile, on s’étonne à la fois de la morale de l’histoire, comme de la forme, peu habituelle. En effet, « Réussir ou mourir » sent fortement le film de commande, loin du style délicat du réalisateur vous portant parfois quelques coups de poings. On est ici dans l’œuvre estampillée Rap, sans pour autant s’intéresser vraiment à la chose, l’écriture se résumant à quelques phrases entendues de ci de la, et un concert minimal sur la fin.
Si on connaît l’histoire du rappeur 50 cent, on s’étonne finalement que le film, montrant certes une manière de se sortir du ghetto (comme dans 8 Mile), fait plutôt l’apologie de son héros flingueur et de ses potes tueurs, sans se poser la question d’une quelconque justice ou sans prendre position sur des valeurs de société ou de vie (un peu comme dans une répugnante pub pour chaussures dans lequel figure également le rappeur). On est donc loin ici de sentir l’amour de la musique, et sa nécessité, comme dans le film de Curtis Hanson. J’ajouterai personnellement que ni les paroles, ni la musique du célèbre 50 cents ne me semblent pas arriver à la cheville de celles d’Eminem. Du coup, on est content de sortir de ces deux heures de violence peu inspirée.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur