REQUIEM POUR UNE TUEUSE
Requiem pour un premier film ?
Lucrèce est tueuse à gage, la meilleure de sa profession. Elle veut décrocher mais accepte cependant un dernier contrat: elle doit éliminer un chanteur d’opéra écossais, Alexander Child, dont les terres empêchent la construction d’un pipeline. Se faisant passer pour une chanteuse d’opéra, elle part dans un château en Suisse où doit se jouer Le Messie de Haendel…
Avant tout, détrompez-vous ! L'affiche et la bande-annonce sont trompeuses. Il y a très peu d'action dans cette histoire. Jérôme Le Gris, pour son premier film, veut avant tout rendre hommage aux grands maîtres du suspense : Alfred Hitchcock et Agatha Christie. Y parvient-il ? C'est une autre histoire. Déjà, pas de chance, le film s'ouvre sur une scène assez ridicule. Mélanie Laurent chante de l'opéra en play back avec toutes les meilleures intentions du monde (Justin Bieber qui ferait Pavarotti, vous pourriez imaginer ? Ben voilà...) face à un Jean-Claude Dreyfus, les larmes aux yeux, en mode pub-Marie et coupe-renaissance. Passée cette drôle de mise en bouche, le film prend ses marques.
Les références sont là, lisibles. Un lieu étouffant, des personnages troubles, un suspense grandissant tout en douceur. Mais qui dit premier film, dit film bancal. Ça transpire de bonnes intentions mais l'histoire peine à trouver son rythme, ou plutôt son éclat. Si certaines scènes sont incontestablement réussies, il manque toujours une tension quelque part, quelque chose qui nous tienne par les tripes. On sent constamment le scénario sous-jacent,très réfléchi, bien huilé et bien ficelé. Mais la « mise en image » est trop sage, presque trop bien faite. Que dire? Les acteurs sont irréprochables, Mélanie Laurent et Clovis Cornillac en tête. La musique est habilement choisie. Le suspense est plutôt bien géré, avec ce qu'il faut de rebondissements et de montées de tension. Ce qui manque, c'est finalement plus de spontanéité et peut-être aussi plus de noirceur.
Si vous voulez voir un bon polar à la française sans vous prendre la tête, le film tient la route, allez donc découvrir « Requiem pour une tueuse ». Si par contre le cinéphile exigeant qui sommeille en vous attend du Hitchcock, et bien... revoyez plutôt un Hitchcock !
Rémi GeoffroyEnvoyer un message au rédacteur