REINAS
POUR: Niveau +2 - La première comédie sur le mariage gay en Espagne
Bien sûr Reinas concentre tous les travers du cinéma populaire espagnol, du surjeux de certains interprètes, aux personnages à caractères outranciers, en passant par le rôle prépondérant de la femme forte. Cependant pourquoi nier son plaisir devant les démélés sentimentaux et les affrontements des différentes familles auxquels sont liés les trois couples d’hommes mis en avant. Les situations, les rivalités et les tromperies sont assez bien amenées, même si du côté des jeunes gens, on se croirait, hormis une histoire d’adultère, devant un catalogue publicitaire pour club de rencontres : tous sont beaux, masculins et équilibrés.
Du côté des rapports avec les parents, le film s’avère finalement bien peu idéologique, affichant beaucoup de bons sentiements, au travers d’amours résolument inconditionnels. Il ne s’attaque à aucun moment au problème de l’homophobie, esquissant tout juste le syndrome de l’insulte facile car passée dans le langage commun. Du coup, l’ensemble relève plus du bon moment que du film marquant ou réellement politisé.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurLe début de l’année est traditionnellement marqué par la galette des rois, le cinéma nous aura réservé pour sa part sa galette des reines avec ce film de Manuel Gomez Pereira qui met en scène une ribambelle de mères s’apprêtant à assister au mariage de leurs fils, tous homosexuels, dans l’Espagne contemporaine. La célébration de cet événement (qui n’était pas encore autorisée dans ce pays lors du tournage du film mais qui l’est devenue après sa sortie !) n’est qu’un prétexte à nous présenter une galerie de portraits de génitrices toutes plus folles les unes que les autres et une brochette de bellâtres dont on se souviendra plus de la plastique que des histoires vécues pas chacun avant le jour J.
Côté casting, le réalisateur a réussi à rassembler les égéries de Pedro Almodovar, qu’il met parfaitement en scène tirant d’elles le meilleur pour en faire des mères aux caractères très différents, quoique un brin caricaturaux, mais qui ont toutes un point commun : l’amour pour leur enfant (voire leur beau-fils !). Côté réalisation et scénario ce n’est plus du côté d’Almodovar qu’il faut regarder, mais plutôt de celui d’Alex de la Iglesia (Le Crime farpait) la réussite en moins. Le film bénéficie, en effet, de moments irrésistibles et colorés, mais dont la rythmique, trop en dent de scie, et certaines situations vaudevillesques, tirées par les cheveux, gâchent la cohérence… Le comble est que cette galette espagnole ne réserve aucune fève, on frôle même l’indigestion une fois consommée.
Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur