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REBEL MOON – PARTIE 2 : L'ENTAILLEUSE

Un film de Zack Snyder

Explosions, ralentis et poncifs à gogo !

Sur Veldt, Kora et ses recrues préparent les villageois pour résister aux forces du Royaume, tandis que l’amiral Atticus Noble prépare sa revanche avec une détermination et une cruauté sans limites…

Rebel Moon Partie 1 L'Entailleuse film movie

Sortie le 19 avril 2024 sur Netflix

Après "Rebel Moon 1", cette suite nous permet définitivement de reconnaître un talent à Zack Snyder : gâcher le potentiel d’un space opera qui avait pourtant tous les ingrédients pour être palpitant. Malheureusement, il pense surtout à ses effets spéciaux et qu’il n’a aucun intérêt pour la finesse, il écrit et filme comme un bourrin, enquillant les poncifs et les banalités avec une esthétique aguicheuse.

S’il prenait par exemple la peine d’étoffer un tant soit peu ses personnages, au lieu de les considérer comme de vulgaires combattants d’un jeu vidéo, il pourrait en faire quelque chose d’intéressant (Nemesis ou le robot Jimmy, entre autres, auraient pu être mieux mis en valeur). Mais il balaie les protagonistes comme des pions à sacrifier dans une partie d’échecs, faisant mine de s’y intéresser avec quelques répliques ou flashbacks à la balourdise dégoulinante. Même quand il feint d’approfondir certaines relations, on n’y croit guère (comme l’histoire d’amour entre Kora et Gunnar).

Idem avec l’univers qu’il propose : il semble ambitionner çà et là un style steampunk, mais il ne parvient jamais à rendre cela passionnant, ni à rendre crédibles les anachronismes. Ainsi, le long réglage d’un canon (qui semble tout droit issu d’un sous-marin de la Wehrmacht dans les années 1940) jure complètement avec les lasers qui fusent de partout. De même, Tarak paraît toujours aussi incongru en se battant torse nu à coups de hache au milieu de soldats suréquipés ! Quant à la mise en scène, elle abuse notamment de ralentis jusqu’à l’overdose, comme pour mieux nous permettre d’admirer les efforts technologiques et financiers engagés pour l’élaboration des décors et effets spéciaux. Ne parlons même pas des efforts de Snyder pour donner une aura quasi mystico-religieuse à son film…

Côté histoire, cette deuxième partie se résume à une longue bataille pour la survie, à peu près aussi délicate que "World Invasion: Battle Los Angeles". La comparaison avec "Les Sept Samouraïs" (Snyder ne fait rien pour cacher cette prétentieuse influence) ne fait qu’accroître le vide de "Rebel Moon 2". Les quelques développements scénaristiques ne sont là que pour nous laisser entrevoir un troisième opus et on se demande pourquoi ce projet n’a pas plutôt été développé en série – on y aurait peut-être gagné en rythme et en profondeur si ce récit avait été tronçonné sur des épisodes à la fois plus nombreux et plus courts.

Bref, il faut prendre cette suite pour ce qu’elle est : une démonstration de force pour un film d’action qui veut nous en mettre plein la vue. Isolément, certaines séquences font alors leur petit effet, comme la scène de combat en mode « glissade » qui rappelle celle du building dans "Transformers 3". Mais ces quelques satisfactions spectaculaires ponctuelles ne suffisent pas à rendre le film captivant.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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