Festival Que du feu 2024 encart

RADIOSTARS

Un film de Romain Levy

Good morning la France !

Ben revient à peine de New York où il a tenté sa chance en tant que comédien de stand-up. De retour en France, son père l’encourage de plus belle à percer sur Paris. Un soir, il est invité à une soirée où il fait la connaissance d’Alex, un animateur radio dont l’émission est en recherche d’auteurs comiques…

Je sais ce que vous vous dites… « Encore une comédie française pour jeunes, cible : 14 – 25 ans, truffée de blagues qui volent au raz des pâquerettes… D’ailleurs la bande annonce, ne fait même pas décrocher un sourire, c’est que ça doit être vraiment navrant ». Eh bien non ! Si la bande annonce ne vous fait pas rire, c’est que Mars Distribution et Romain Lévy ont eu la bonne idée de garder le meilleur pour ceux qui feront l’effort de se déplacer (ça changera des comédies qui déballent tout en deux minutes trente). Alors, sortez de vos préjugés et venez goûter à la comédie fraiche de ce printemps qui a conquis le jury du festival du film de comédie de l’Alpe d’Huez.

Véritable film de potes qui donne la pêche, « Radiostars » est un petit « feel good movie » agrémenté de quelques séquences tordantes et de vannes qui font bien souvent mouche et qui ont le mérite d’être plus grinçantes qu'à l’accoutumée pour ce genre de productions. En tous cas, le travail d’écriture est assez soigné et équilibré pour garder l’audience hilare malgré un démarrage poussif. Car il est vrai que toute la mise en place avec Douglas Attal (qui a encore de gros progrès à faire en matière de comédie) aurait mérité plus de coupes. Néanmoins, après le pétage de plombs du directeur de programmation à la vue des chiffres en berne, et dès que l’équipage se met en route à travers la France pour regagner son audience, le film trouve très vite son rythme.

Dès lors les vannes fuseront entre Arnold, l’arrogant boss depuis dix piges se cramant trois paquets par jours, interprété par Clovis Cornillac qui, une fois n’est pas coutume, épouse parfaitement les traits de son rôle, et Cyril, le quadragénaire mal assumé au look 70's, joué par l’excellent Pascal Demolon qui vous rappellera sans doute Bill Nighy, le Capitaine du bateau de « Good morning England ». Sorte de parcours initiatique autour de la musique et de la comédie pour le jeune Ben qui se retrouvera dans la bande des joyeux lurons, le film fait, par ailleurs, souvent penser à la comédie de Richard Curtis pour son côté film choral et sa franche camaraderie masculine autour d’une émission de radio ambulante. N’oublions pas non plus Manu Payet qui, après l’excellent sketch des « Infidèles anonymes » dans « Les infidèles », prouve une fois de plus sa capacité à s’adapter à ses rôles et à apporter la nuance nécessaire à ses compositions sans perdre l'aspect humoristique qui le caractérise.

Alors, j’entends déjà les fins gourmets de l’humour et du scénario subtil s’insurger devant tant d’enthousiasme. Certes, ce n’est pas du Michel Audiard, mais les dialogues de « Radiostars » n'ont pas à rougir devant ceux d'un bon Judd Apatow. Les personnages et le scénario ont beau être cousus de fil blanc (les coups durs se résolvent bien trop facilement), le fait est que « Radiostars » remplit son contrat et nous offre un divertissement d’une étonnante tenue. Et les films qui étonnent méritent sans conteste un +3.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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