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LA PROMESSE

Un film de

Un récit trop niais et ampoulé pour toucher malgré les horreurs décrites

Michael rêve de devenir docteur. Grâce à la dote d’un mariage organisé, il part pour Constantinople afin d’étudier la médecine. Là-bas, il fait la rencontre de la belle Ana. Surtout, le début de la guerre de 1914 et l’épuration ethnique perpétrée contre les Arméniens vont complètement chambouler son destin…

Après s’être intéressé au génocide rwandais dans "Hôtel Rwanda", Terry George s’intéresse à un autre épisode dramatique de notre Histoire récente. En 1915, alors que l’empire Ottoman est empêtré dans la Première guerre mondiale, l’élite dirigeante décide de mettre un vaste plan d’épuration de la population arménienne. Plus d’un million de personnes y perdront la vie, soit à peu près deux tiers des Arméniens qui vivaient sur le sol turc. Pour pénétrer dans l’horreur, le cinéaste a choisi un triangle amoureux unissant un étudiant en médecine, une artiste et un journaliste réputé. Les deux premiers sont en danger, le dernier, un Américain, est là pour informer le reste du monde des atrocités dont il est témoin.

Malheureusement, malgré les intentions louables, le film s’enfonce dans un académisme dérangeant, où les grosses ficelles finissent par desservir le propos. À l’image du très critiquable "The Last Face" de Sean Penn (dans lequel Jean Reno passait également une tête), le métrage use de tous les artifices hollywoodiens pour traiter un conflit qu’il finit par observer seulement de très loin. En voulant s’inscrire dans une veine romantique, ce mélodrame à l’ancienne sombre dans le mauvais goût, en osant manipuler le génocide arménien au profit de sa trame narrative. Si les acteurs font ce qu’ils peuvent pour éviter le naufrage, les dialogues monotones, le faux rythme et la mise en scène peu inspirée condamnent l’ensemble. Dommage d’arriver à ce résultat sur un tel sujet…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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