PREVENGE
Un film qui tranche dans le vif
Ruth est une femme seule, enceinte, à qui l’on aurait pu donner le bon Dieu sans confession. Mais face à un vendeur en animalerie un peu pervers, elle perd soudain le contrôle, et l’égorge…
Alice Lowe, l'actrice de Ben Wheatley dans le dérangeant "Touristes !", a présenté son premier long métrage comme réalisatrice en ouverture de la Semaine de la critique 2016, avant d'entamer un grand tour des festivals en 2017, de Gérardmer aux Hallucinations collectives. "Prevenge", thriller déjanté s'il en est, déroule avec méthode une histoire de femme enceinte assassinant des représentants de la gente masculine, ceci de manière plutôt violente.
Représentation d'une certaine schizophrénie au travers des dialogues improbables entre le futur enfant et sa mère, qu'il semble tenir sous son contrôle maléfique, le scénario se meut progressivement en un récit plus traditionnel. Un virage progressif qui permet de relativiser sur l'ensemble, le film tendant à aborder, de manière assez crue, le thème de la solitude et la détresse de son personnage principal.
Entre originalités des meurtres (et que je te coupe le sexe, ou te colle une statuette dans l'oeil !) et dialogues qui s'amusent (en version originale) avec le terme « cut » (couper), le film semble aussi aborder, de manière toute particulière, la question des « choix » que chacun fait. Un film étrange qui marque des débuts prometteurs derrière la caméra, pour une femme qui n'a déjà plus rien à prouver devant.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur