PRESQUE LÉGAL

Un film de Max Mauroux

Quand l'esprit de la Bande à Fifi n'est pas loin

Le Cap Ferret. Trois amis, Félix, Vincent et Léo, qui reviennent d’une soirée piscine où il s’étaient incrustés, s’arrêtent dans une épicerie dénommée Chez Yvette. La gérante n’est pas là et semble avoir laissé ouvert. Mais lorsque le propriétaire passe déposer du pain, ils se retrouvent enfermés dans les lieux. Ne parvenant pas à trouver du boulot, ils décident d’utiliser l’épicerie la nuit pendant l’été, afin d’en faire leur business grâce aux hordes de vacanciers présents alentour. Il leur faut alors s’approvisionner, en allant faire des courses, mais aucun des trois n’a le permis…

Il y a résolument quelque chose de bon enfant dans "Presque Légal", comédie passée par la compétition du Festival de l’Alpe d’Huez en janvier dernier. Introduisant tout d'abord le personnage de Félix, comme l'éternel recalé des entretiens d'embauches (même avec les entreprises les plus ringardes), le scénario nous plonge ensuite dans une histoire de magouilles où le groupe de trois recrute pour mieux optimiser sa petite affaire : une grand-mère qui les conduit pour les courses, une petite sœur douée en informatique (elle falsifie les notes au collège…) et en affaires, deux potes tarés de la conduite, une influenceuse… Cette gentille bande de débrouillards séduira forcément par ses différentes composantes, chaque personnage ayant ses propres compétences visant à faire prospérer ce petit commerce « presque légal » (ils ne vendent ici que la marchandise qu’ils ont eux même achetée, sans voler la fameuse Yvette).

Tout cela fleure bon l’humour potache, Max Mauroux semblant avoir un don pour la comédie rythmée et les changements soudains de ton, avec en bonus une imagination qui vient pousser les curseurs de gags parfois attendus, finalement assez loin. Il en va ainsi notamment des flash-back expliquant l’échec des trois personnages à leur permis de conduire, des épisodes de diversion avec une voiture de course, du chant soudain des flics (« c’est qui qui fait la loi, c’est moi »…)… Avec bonne humeur Marley Duboscq, séduisant par son bagout en cerveau de la bande, nous entraîne, avec de seconds rôles plutôt efficaces (dont une Marie-Anne Chazel pleine de sensibilité dans celui d’Yvette), dans son arnaque improbable, réussissant à amuser par les solutions trouvées aux situations les plus périlleuses. Pour peu qu’on accepte de mettre de côté une partie de la crédibilité, on prendra donc un certain plaisir face à cette comédie estivale.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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