PREDATORS
Ballade en territoire de chasse prédatorienne
Ce film se veut à la fois comme une suite mais aussi comme une refonte de la série « Prédator », avec comme but d'introduire le monde des fameux predators, en transférant leurs proies dans un milieu inconnu pour eux. Cette idée, qui caractérise tous le métrage, fusionne avec celle de composer l'équipe des proies, de personnes qui ne se connaissaient pas mais qui dans leurs domaines semblent être les meilleures.
Alors si de loin le film paraît novateur dans l'approche, il en est tout autrement vu de près, puisque la jungle remplace la jungle et que les bidasses paraissent très vite unis contre l'ennemi, avec comme dans chaque film de la série, un leader, des personnages viande-haché ( ceux qui passent à la moulinette en premier !) et surtout, un lâche traitre. Bref que du déjà vu ! Et que dire de l'intervention d'une proie cachée sur la planète depuis des années, qui cabotine et hurle à tu-tête. Pas très crédible !
Si les mises à mort se sont quelque peu modernisées, on ressent également une forte impression de déjà vu dans leur déroulement. Mais le plus grave reste l'accumulation de bonnes idées, lancées au cours du film, et complètement mises de côtés, comme les deux races de prédators qui ne semblent pas trop s'apprécier. Le monde réel des créatures est-il cette planète ou est-elle une simple réserve de chasse ? Plus le film avance et plus le spectateur est déçu de son contenu, alors que paradoxalement la forme, la réalisation, est parfaitement en phase avec les codes de la série, où le rythme et la violence ne sont jamais tronqués par un humour idiot comme dans bon nombre de films du genre.
En fin de compte « Predators » version 2010 est une déception, d'autant plus grande que de nombreuses idées mises en place auraient mérité plus d'exposition. Quelques personnages caricaturaux et un manque d'originalité plombent le retour des plus grands chasseurs de l'histoire du cinéma fantastique, mais peut-être que le salut viendra d'une suite ou d'un nouveau reboot, comme les producteurs d'Hollywood les appellent actuellement.
Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur