POUR UN INSTANT, LA LIBERTE
9 destins aux portes de la liberté
Comme Azy, la petite fille de son film, Arash T.Riahi avait 9 ans lorsque lui et ses parents ont fuit l’Iran pour trouver exil en Autriche. Afin de mieux décrire l’universalité de cette situation, le réalisateur ne se contente pas de raconter ses souvenirs, mais 3 histoires où il retrace l’itinéraire de personnages d’âges et d’origines sociales différentes. Il y met en scène deux enfants accompagnés de leur oncle, qui partent rejoindre leurs parents déjà réfugiés en Autriche, puis cette famille très engagée politiquement qui décide de combattre le régime de l’extérieur, et enfin ces deux compagnons de fortune kurdes qui fuient la répression anti-ethnique du pouvoir iranien.
Tous se retrouvent bloqués à Ankara, ce sas vers la liberté où rien n’est gagné. Considérés comme clandestins par la police turque, ils risquent à tout moment d’être raccompagnés à la frontière, ou plus dangereux encore, ils peuvent être capturés par les services secrets iraniens très infiltrés dans le pays. Pourtant la ville a déjà un avant goût de liberté et tous se prennent déjà à rêver d’une vie meilleure.
Malgré la gravité de son sujet, “Pour un instant, la liberté” est loin d’être un film sombre. Au contraire, en s’attardant sur le quotidien de ses personnages, le réalisateur nous offre une jolie galerie de portraits. Réfugiés par obligation, ils sont avant tout des être humains sensibles et attachants. Certaines scènes ne sont d’ailleurs pas dénuées d’humour, telle celle où le jeune kurde poursuit le cygne d’un jardin public histoire de manger enfin “un bon poulet” ! Arash T.Riahi nous offre ainsi un regard authentique et émouvant sur le périlleux parcours de ces iraniens en quête de liberté. Un film poignant qui ne devrait laisser personne indifférent.
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur