DE L'AUTRE CÔTÉ DU CIEL
Derrière un concept emballant, une histoire convenue d’affirmation de soi
Lubicchi est un petit ramoneur exerçant dans une ville englobée par la fumée, dont les dirigeant en place maintiennent les habitants, via des « inquisiteurs », dans la croyance qu’il n’existe pas de monde extérieur. Il retrouve foi en les histoires contées par son père disparu, affirmant qu’il existe des étoiles au delà de la fumée, lorsqu’il fait la connaissance d’une créature faite de déchets, qu’il nomme Poupelle Halloween…
On avait sans doute placé un peu trop d’espoir en "Poupelle fo Chimney Town". Il faut bien avouer que l’entrée en matière était plutôt intrigante entre un minerai venu du ciel se mettant à attirer bon nombre de déchets pour former une créature à l’allure humaine, un personnage de petit ramoneur sans ami, et une scène inspirée de jeu vidéo où celui-ci descend de niveau en niveau pour sauver la créature d’un camion poubelle. Mais rapidement certains choix viennent déséquilibrer l’ensemble et gâcher une ambiance qui aurait mérité d’être assumée. Il en va ainsi du carnaval d’Halloween où la créature entame une danse débridée avec les enfants déguisés. Une scène où l’humour côtoie vite la gêne.
Il y avait pourtant quelque chose de l’ordre de "La Cité des enfants perdus" ou de "Dark City" dans cette adaptation du roman graphique de Akihiro Nishino. Un espace réservé au conte, celui qui valu à Dan, le père de Lubicchi, d’être traité d’hérétique. De mystérieux et inquiétant dirigeants érigés en gardien religieux extrémistes. Ou encore la promesse d’une mythologie en soi. Mais le métrage se meut rapidement en comédie d’aventure pour enfants, nous infligeant notamment un inutile voyage en wagon et ses effets de montagnes russes, et livrant un final grandiloquent et si peu crédible dans son séquencement (de manière hautement improbable, le temps de beaux discours, la répression est comme mise sur « pause »...) comme dans un secret redondant et tombant comme un cheveu sur la soupe. Heureusement le personnage de Scoop l’excavateur vient apporter un peu de fantaisie dans tout cela. Il apparaît presque comme le seul rescapé d’un monde complexe et sombre qui semble malheureusement avoir été oublié en chemin.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur