POPULAIRE
Dactylo rock
Dans sa bourgade de Basse Normandie, la jeune Rose Pamphyle rêve de grande ville et de découvrir le monde. Pour cela, elle va postuler à un poste de secrétaire, le nouveau métier à la mode, qui pourrait lui ouvrir des portes. Embauchée par Louis Echard, un jeune assureur de Lisieux, elle va apprendre le métier et se perfectionner notamment en traitement de texte. C’était sans compter sur l’aide de son patron, qui va l’entraîner pour faire d’elle une championne de concours de vitesse dactylographique.
L’action de « Populaire » se passe en 1958. Les filles portent des jupes crayon ou plissées, des lunettes papillons, elles attachent leurs cheveux en chignon et se maquillent d’un trait d’eye liner noir. Elles sont élégantes et, par-dessus tout, rêvent d’une vie meilleure, bercées au rythme des réclames, de la révolution de l’électroménager et des magazines comme Paris Match. Une fois le décor planté, on peut s’intéresser à l’histoire de cette petite provinciale, aux idées plein la tête, qui veut aller à la grande ville. Cette jeune fille c’est Rose, fille d’un épicier de campagne, destinée à épouser le fils du garagiste, mais qui, n’écoutant que son courage, va décrocher un emploi de secrétaire dans un cabinet d’assurance, tenu par un célibataire endurci au charme certain.
L’histoire de cette petite Cendrillon ressemble à s’y méprendre à une adaptation de « My fair lady », dans laquelle Déborah François aurait trouvé son Pygmalion en la personne de Romain Duris, un homme froid animé par la soif de gagner, qui ne verra en elle qu’un poulain a entraîner pour la course de vitesse dactylographique de sa région, de France et du monde.
Malgré une gentille histoire sans grand rebondissement, on se laisse séduire par l’ambiance vintage du film faisant penser à la série américaine « Mad men » (même si plus modeste), par l’histoire de ce duo qui apprend à s’apprivoiser et par cette compétition où des dizaines de doigts endiablés frappent sur les touches des vieilles machines à écrire.
« Populaire » (nom d’un modèle de machine à écrire de la marque Japy) est vraiment un film qui devrait connaître un succès « populaire » auprès d’un public nostalgique, et qui va certainement relancer les ventes de logiciels conçus pour apprendre à taper avec les 10 doigts ! Un début prometteur pour son réalisateur dont c’est le premier long métrage. En tout cas, il est très agréable de se laisser porter de nouveau dans une époque où le mot secrétaire n’est ni un gros mot, ni péjoratif, mais un métier important qui demande de nombreuses qualités aujourd’hui sous-estimées.
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE