Festival Que du feu 2024 encart

POMPEI

Fable d'une fin d'été

Dans une espace vide et aride, deux frères et ceux qui les entourent, résistent et tentent d’exister. L’arrivée d’une jeune fille extérieure va perturber l’équilibre précaire de cette micro société…

Pompei film

Avec ce nom aux consonnances mystiques, rappelant une trace éternelle et involontaire, un souvenir figé d'une génération et d'une population qui n'a pas vu la catastrophe advenir et qui a continué sa vie comme si de rien n'était, "Pompéi" s'ouvre sur son titre et sur des graphitis taillés sur les murs par des générations d'enfants devenus adultes, ou en phase d'évolution. Dès le seuil, le film semble indiquer que c'est vers les traces, les marques que l'on laisse dans l'éternel que l'intrigue va se nouer. Ça ne sera pas tout a fait le cas.

L'univers que dépeint le film est fabuleux, abstrait, mais pourtant réaliste. La modernité en est absente. L'informatique et l'électronique ne semblent pas avoir passé les portes de cet endroit où il fait beau et chaud. Un endroit qui pourrait faire penser à Mad Max, par sa géographie et son organisation autour des ressources du sol, de l'essence et de la moto.

Assez mystique, ce film propose un voyage contemplatif au coeur d'une petite communauté, régie par des lois non écrites, où se mêlent les générations et ou chacun est accueilli s'il peut payer sa dette. Mais lorsque ce monde, qui se pense libéré de tout mercantilisme, est confronté à un amour qui ne respecte pas ses règles de “partage”, le navire tangue.

Riche d'une playlist atmosphérique, d'une photo soignée, d'un découpage travaillé et d'un vrai attachement à des plans de nature qui posent un univers, cette fable suspendue, organisée autour d'une constellation d'amour, "Pompéi" constitue un film qui souvent botte en touche et ne choisit pas, laissant au spectateur, sous couvert de l'ouverture, plus de questions que de réponses. Les performances des acteurs sont cependant très inégales, les dialogues sont loin d'être la part la plus réussite du métrage et les personnages sont si peu caractérisés qu'ils sont plus des types que des êtres portés par des paradoxes et des contradictions.

D'aucuns aimeront ce voyage esthétique au rythme lent et mélancolique, d'autres préféreront passer leur chemin le plus rapidement possible. Et ils auront tous raison.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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