POLY
Des espoirs d’enfant, un peu trop appuyés
La petite Cécile, 10 ans, déménage avec sa mère dans le sud de la France. Son père, quant à lui, vit en Italie. Alors qu’elle a bien du mal à se faire des amis, étant cataloguée comme la Parisienne et fille d’une mère séparée, elle s’incruste à un spectacle de cirque ambulant où elle découvre la star du show : un poney dénommé Poly. Mais celui-ci est sans cesse maltraité et elle décide alors de l’aider à s’échapper…
Si on peut saluer les qualités visuelles (une belle photographie, dans des paysages ruraux et estivaux superbes) du nouveau film de Nicolas Vanier ("Belle et Sébastien", "Donne-moi des ailes"), c’est une nouvelle fois l’aspect ultra balisé de l’histoire qui gâchera le plaisir que l’on pourrait prendre avec cette adaptation du feuilleton télé de Cécile Aubry (qui a ensuite donné lieu à une série de romans de la Bibliothèque rose, également écrits par Aubry dans les années 60). En effet, si message sur le respect des animaux est un peu trop appuyé, le défaut vient surtout du caractère schématique des personnes (que dire du monsieur loyal interprété par Patrick Timsit, sinon qu’il est un méchant évident ?) et la résolution trop aisée de certaines situations (notamment l’opposition entre, d’une part, la bande de gamins menés par le fils du boucher, et d’autre part, la petite Cécile et son ami Victor, employé au cirque).
On a cependant plaisir à voir (et à entendre en voix-off), la jeune Elisa de Lambert, parfaitement castée, qui oscille entre abattement et espoir. Julie Gayet, décidément trop rare devant la caméra, semble prendre un réel plaisir à jouer les mères à part, dans une d’époque de préjugés et de contrôle social plutôt fort dans un contexte campagnard. Mais on s’agace tout de même de petits détails, comme voir que la boucherie ne semble proposer que du cheval, surreprésenté visuellement dans la boutique (en statuettes ou en schéma de découpe), symbolisant lourdement le risque encouru par Poly, ou que le fils du boucher devient d’un coup d’un seul un défenseur de la cause végétarienne voire vegan. Bref, encore un film pour enfants ultra formaté, qu’on aurait aimé beaucoup moins prémâché.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur