POLTERGAY
Un projet osé mais trop potache
L'idée de départ avait de quoi intriguer. Mettre au prise l'image de la virilité portée par Clovis Cornillac (impeccable) avec des esprits frappeurs (poltergeist) homos, exubérants et fans de disco, faisait sourire d'avance. Mais le résultat n'est pas à la hauteur des prétentions comiques du projet. Tout d'abord parce que nos cinq fantômes virent rapidement à la caricature profonde, entre folle tordue et motard aux cheveux longs. Ensuite parce que le scénario lui aussi s'appuie sur des clichés ridicules réduisant par moment l'expression de l'homosexualité à une simple obsession pour d'avantageux attributs (voir les bites avec des ailes dessinées sur le mur).
Si dans une première partie on s'amuse de la découverte des tracasseries que les intrus imposent au pauvre Clovis Cornillac (musique de Boney M la nuit, draps qui glissent laissant apparaître un fessier rebondi...), les choses virent au cauchemar dès que les fantômes deviennent visibles. Et malgré des acteurs en pleine forme et quelques gags osés (la photo de Delanoë dans un magazine et l'un des fantômes s'exclamant "mon ex est devenu maire!) le film bascule dans la bouffonnerie avec de ridicules poursuites dans la maison et une virée clichée dans le Marais. Des scènes navrantes qui enlèvent tout le charme d'une comédie pourtant bourrée de bonnes idées.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur