LE POLICIER
À se tirer une balle
En se penchant sur un policier de l’unité anti-terroriste israélienne, le réalisateur nous faisait saliver, abordant un métier porté par l’adrénaline au cœur d’un pays depuis longtemps en guerre.
On déchante malheureusement dès les premières images. Celles-ci sont fades, et la mise en scène est plate. Yaron fait du vélo avec ses amis. Yaron masse sa femme enceinte. Yaron va rejoindre ses amis, dont l’un est atteint d’une tumeur. Yaron va voir sa mère. Le pitch laisser présager d’un scénario combattant les préjugés et d’un dynamisme général servant un sujet piquant. C’est tout l’inverse qui se déroule sous nos yeux. Le réalisateur a si peu à dire, qu'il ne fait qu’ausculter la vie du héros dans ses moments les plus insignifiants. Sur le plan dramaturgique c’est inintéressant, et visuellement, on se demande comment le réalisateur peut se contenter de cadres aussi pauvres pour ne pas dire inappropriés.
Il en est de même lorsque nous suivons la troupe de jeunes rebelles. C’est d’un ennui consternant. Même les figurants et acteurs de second rôle ont l’air tellement peu effrayés (il s’agit d’une prise d’otage tout de même), que l’on se demande comment le réalisateur veut que l’on accroche à son histoire. Comment également rentrer en empathie avec des personnages qui tels qu’ils sont présentés, apparaissent aussi froids que des pierres ? Une ou deux scènes sont touchantes dans le film, mais c’est vraiment bien peu sur 1h47. Et seul le final confère un certain intérêt à ce film, dont le plus sidérant est son absence totale de rythme. Une déception abyssale.
Ivan ChaslotEnvoyer un message au rédacteur