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LA PLANÈTE DES SINGES : L’AFFRONTEMENT

Un film de Matt Reeves

All Hail King Caesar !

Dix ans après la chute de la civilisation humaine, une bande de survivants humains se retrouvent nez à nez avec la nation singe menée par César…

"La Planète des singes : les origines", premier volet de cette nouvelle trilogie de la mythique saga, avait surpris à peu près tout le monde lors de sa sortie il y a trois ans. Respect de la mythologie mise en place en 1968, mise en scène efficace et rythmée, scénario mieux écrit que la moyenne des blockbusters, et surtout, interprétation sidérante d’Andy Serkis, aidé par des effets-spéciaux incroyables, qui donnait corps et âme à César, véritable héros du film.

Moins intimiste que son prédécesseur, plus porté vers l’action et le décorum post-apocalyptique (on pense beaucoup au récent jeu vidéo "The Last of Us", dans la vision d’une civilisation en ruine), ce deuxième opus assume pleinement le statut héroïque de César, au point d’en faire une véritable icône, apte à nourrir la légende de son action de libérateur de la nation singe. En lorgnant du côté du scénario de "La Conquête de la planète des singes" (quatrième film de la première saga), cet "affrontement" épique et « péplumesque » porte finalement bien son titre. Cette fois, c’est la guerre !

Bon, on ne va pas vous vendre un chef-d’œuvre, ni même un grand film. Dans sa narration, comme pour le premier volet, rien de transcendant, les évènements du scénario s’enchaînant sans surprise, toutes les péripéties se voyant arriver au moins deux scènes à l’avance. Ce qui fait la différence, c’est bel et bien le traitement graphique de l’histoire (le film est à la fois un péplum, un film de guerre et un récit de science-fiction), et la gestion exemplaire que font Matt Reeves et son équipe des caractères impliqués, humains comme singes.

Ne lésinant pas sur une violence étonnante pour un tel « produit » (la scène de l’assaut vaut son pesant de singes sacrifiés sur l’autel de la guerre), le film de Matt Reeves (sympathique artisan révélé par "Cloverfield" et le troublant "Laisse-moi entrer") est surtout, et avant tout, le portrait d’un chef, d’un leader, à la fois animal (terrifiant passage que celui où César s’acharne sur son second…) et (sur)humain (l’évolution de son comportement face au personnage de Jason Clarke), qui tente de préserver son peuple (sa « famille », comme il le dit lui-même) de la guerre. Un personnage incroyable, auquel Andy Serkis (qui mérite définitivement un Oscar du meilleur acteur !) prête sa gestuelle, sa voix et son regard, avec une telle force qu’il en éclipse les protagonistes humains (pourtant pas mauvais). Lui et les quelques autres personnages simiesques du film (dont son fils, magnifiquement écrit) sont pour presque tout dans la réussite de ce film, qui s’achève sur un sublime plan final, véritable tour de force des magiciens de Weta Digital.

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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