PEUR DE RIEN
Le flot des rencontres
Découverte à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs en 2004 avec le multiprimé "Dans les champs de bataille", festival où elle est revenue en 2007 avec "Un homme perdu", la réalisatrice libanaise Danielle Arbid nous livre avec " Peur de rien" un portrait d'une jeunesse en devenir. Si, sans être réellement autobiographique, le portrait de Lina a permis à la réalisatrice de composer avec sa réalité et ses souvenirs, pour parvenir à un portrait de jeune femme libre et insouciante, il faut bien avouer que son parcours ne réussit pas à nous faire vibrer à l'unisson de cette jeune femme en plein parcours initiatique.
Reste une réflexion intéressante sur la part des rencontres qui fonde notre personnalité (un oncle tentant d'abuser d'elle, puis trois hommes aux caractères et milieux très différents...), mais aussi sur le regard de l'étranger, qui découvre les codes d'une société contrastées (les clivages gauche-droite, le racisme latent...) mais aussi l'espérance mêlée de peur face à la machine judiciaire anonyme d'une terre d'accueil. L'évolution du personnage, porté avec ténacité par la jeune Manal Issa, au milieu de toutes ses incertitudes, est le principal point positif d'un film qui manque malheureusement cruellement d'émotion.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur