Festival Que du feu 2024 encart

PETRA

Un film de Jaime Rosales

La tragédie catalane de Jaime Rosales

Petra, 33 ans, jeune artiste peintre, s’installe en résidence près de Gérone, chez un célèbre sculpteur, Jaume Navarro, qu’elle soupçonne d’être le père qu’elle n’a jamais connu. Mais rapidement elle découvre que l’homme est la fois cruel, égocentrique et manipulateur. Elle risque de ne pas ressortir indemne d’un contact prolongé avec cette famille dysfonctionnelle…

Petra film image

Il faut bien avouer que je ne fais partie des fans de Jaime Rosales. Après un angoissant et très réussi "Les heures du jour", l’auteur catalan a connu son plus gros succès avec l’ennuyeux et torturé film choral "La soledad", avant de rebondir avec un film social plus passe partout intitulé "La belle jeunesse". Revenu à Cannes en 2018 du côté de la Quinzaine des réalisateurs, le voici qui surprend son monde avec un grand drame, à la fois élégant, cérébral et touchant. Modèle de mise en scène, utilisant de longs panoramiques, savamment calculés pour mieux capter les hésitations et les calculs de personnages torturés, le film est résonne comme une tragédie classique.

Chapitré dans le désordre, cette sombre histoire de famille où la mort rode, prenant la forme de suicide, de meurtre ou de maladie, s’avère captivante de bout en bout. Jaime Rosales ménage ses effets mais ne manque pas d’idées. Sa caméra s’immisce entre les être, passe le pas d’une porte pour s’en retirer dans la seconde qui suit, et observe ces personnages chacun dans le rôle qu’ils se sont donnés - le fils rejeté, la femme placide, la fille cachée - , tous en référence au Roi de la maisonnée. Sous le soleil plombant de Catalogne, les destins se nouent et les interprètes donnent leu meilleur. A commencer par Barbara Lennie ("La niña de fuego") dans le rôle principal, captivante, dont l’évolution est des plus troublantes.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

Laisser un commentaire