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LES PETITES VACANCES

Un film de Olivier Peyon

Un problème de rythme mais une tendre chronique

Comme lors de chaques vacances, Danièle accompagne en train ses deux petits-enfants qui vont rejoindre leur père dans les Alpes. Mais le père n’est pas là à l’arrivée: seulement son amie. Danièle saute donc sur l’occasion pour passer un peu plus de temps avec eux, au risque de constater que les enfants grandissent et qu’elle vieillit…

C’est le genre de films français pour lesquels j’ai toujours beaucoup de mal à me prononcer! Au-delà du fait que la rencontre avec le très sympathique réalisateur (voir l’interview) ne donne pas envie de « dire du mal» son œuvre, il se trouve que les qualités et les défauts du film ont tendance à s’annuler !

Commençons par le négatif. Le seul vrai gros défaut du film est une absence flagrante de rythme. En effet, les séquences s’enchaînent toujours un peu de la même façon (avec des intermèdes musicaux plutôt contemplatifs) et surtout les scènes se ressemblent toutes un peu! Olivier Peyon semble être tombé dans le piège classique du road-movie: à force de faire fuir les personnages, le film fuit dans la facilité d’accumulation et d’énumération. Conséquence: l’ennui guette le spectateur à plusieurs reprises.

Côté image, le résultat est inégal, alternant des plans sublimes (aspect positif des moments contemplatifs critiqués plus haut!) et quelques effets d’ambiance intéressants (le tunnel, les enfants à la colonie, le camion avec les troncs, le plan abstrait final sur la robe…), mais malheureusement aussi des scènes sans style particulier qui font horriblement penser à un téléfilm de France 3! Pour finir côté négatif, on regrettera le choix du titre, car d’une part on dirait un titre de mauvaise comédie des 80’s (style Max Pécas!), et d’autre part ça ne semble pas convenir aux véritables thèmes du film.

Pourtant, malgré la lenteur et la monotonie partielle, le film a de quoi réjouir par sa tendresse (avec des séquences très touchantes, notamment celle où Danièle pleure dans les toilettes) et son humour diversifié (scènes de joie de vivre, répliques sarcastiques…) et sa réflexion suggérée sur l’âge (de la grand-mère évidemment, mais aussi des enfants).

Peyon ne donne donc jamais dans la surenchère, préférant des dialogues sobres et une musique atmosphérique dans laquelle on sent flotter les doutes du personnage. On se doute donc que Peyon est capable de faire beaucoup mieux! Côté interprétation enfin, même si elle n’est pas constante, la performance de Bernadette Lafont est tout de même à souligner. Quant aux autres personnages, les deux «guest-stars» (Claude Brasseur et Claire Nadeau) s’en sortent dignement et les deux enfants sont étonnants, avec un coup de cœur particulier pour le petit Lucas Franchi.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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