PETITE LEÇON D'AMOUR
Un petit charme maladroit
Dans un café où elle déjeune d’un sandwich poulet/mayo accompagné d’un verre de champagne, Julie tombe sur un paquet de copies d’élèves oubliées par un prof de maths étourdi. A la dernière page d’un des devoirs, une courte déclaration d’amour se terminant par « si tu n’es pas venu me chercher à l’aube, je me tue. » capte son attention. Accompagnée du prof en question, Julie se met alors en quête de la jeune élève à travers un road trip dans Paris et sa banlieue…
Ça commence comme une comédie aux allures loufoques ; Julie, incarnée par Laeticia Dosch, en a d’ailleurs toutes les caractéristiques : étourdie, légèrement kleptomane, accompagnée d’un petit chien adorable. Ça continue comme un road trip nocturne, entre Paname et sa banlieue plus (Evry) et moins (Montreuil) profonde. Ça finit comme une comédie romantique un peu amère, à l’image de Mathieu, prof de maths en détresse, incarné par Pierre Deladonchamps.
"Petite leçon d’amour" raconte l’histoire d’une rencontre, celle qui arrive au moment T de la vie détraquée de nos deux protagonistes. Une histoire ponctuée de situations amusantes, dont émane, grâce notamment à Laeticia Dosch qui en tient le flacon, un certain charme ; une histoire, cependant, à l’image d’un « pschit ! », qu’on oublie aussi vite qu’on l’a appréciée. On passe pourtant indéniablement un bon moment devant cette comédie douce. On sourit devant l’entêtement de Laeticia Dosch et devant la petite mesquinerie de Pierre Deladonchamps, devant les légères notes de féminisme qui résonnent çà et là et devant cette idée de filmer Paris et sa banlieue dans une même continuité.
Le problème du film réside finalement peut-être dans le fait qu’il ne semble vouloir résonner qu’avec cette seule et unique expression populaire : « l’important n’est pas la destination, mais le chemin parcouru ». Un chemin qui s’avère finalement un peu trop monotone pour parvenir à captiver son spectateur. Quant à la destination, elle parvient à gâcher tout ce que le film avait précédemment construit en minimisant de manière tout à fait décontractée le viol d’un des personnages. Une maladresse du scénario auquel, pour le bon moment passé en compagnie de ses protagonistes, on n’a pas envie de tenir trop longtemps rigueur.
Amande DionneEnvoyer un message au rédacteur