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PETITE FLEUR

Un film de Santiago Mitre

Une fable alléchante qui vire rapidement à la comédie foutraque indigeste

José est un dessinateur argentin en panne d’inspiration. Il s’installe avec sa femme et son bébé dans le massif central où il a trouvé du boulot. Malheureusement il est très vite licencié et tente de s’occuper comme il peut dans le jardin, mais il lui manque une pelle. C’est tout naturellement qu’il en demande une à son voisin. Or celui-ci, bien qu’accueillant, devient très vite obsessionnel à vouloir que José prononce parfaitement le français. À bout, le dessinateur le tue avec la pelle…

Petite fleur film movie

Comme l'annonce la bande du même nom « Au début de cette histoire, il y a nos personnages… ». Ils sont trois : Lucie, mère de famille débordée, José, dessinateur soudain au chômage et Jean-Claude, leur voisin. Un voisin étrange, buveur de vin, amateur de jazz et surtout très agaçant. Il est si imbuvable que le dessinateur dans un moment d'exaspération le tue. Alors qu'il s'attend à être dénoncé par sa voisine un peu trop curieuse, notre tueur recroise ce même voisin bel et bien vivant. S'ensuit alors une routine hebdomadaire où chaque jeudi, José rend visite à Jean-Claude pour le tuer à nouveau.

Les habitudes, tel est le sujet clé du film à partir duquel le réalisateur va extrapoler une histoire pour le moins alambiquée. Car outre sa nouvelle activité hebdomadaire qui consiste à tuer son voisin, José ressort avec Lucie tous les jeudis soir jusqu'à point d'heure, oubliant le temps d'une nuit qu'ils sont parents d'un bébé. Une mécanique bien huilée qui rend à nouveau le couple heureux jusqu'au moment où évidemment les questions existentielles reprennent le dessus et chacun veut retrouver une occupation récurrente qui lui est propre.

Un scénario qui sur le papier promet d'être alléchant mais qui à l'écran est nettement plus brouillon. On comprend très vite que le fait que le voisin ressuscite dès qu'on le tue n'est finalement qu'un avertissement : attention ce film se soustrait de toute logique. Très bien, nous voilà prêts pour une expérience surréaliste où tout peut arriver. Or le film ne décolle jamais réellement du réel et se démultiplie tous azimuts dans différents discours inaboutis ponctués ci et là de détails un peu « provoc » pour le côté arty. Entre gourou, gore et cul, le tout à dose homéopathique, le film se dilue alors poussivement pour atteindre son but initial : proposer une réflexion décalée sur la routine du couple.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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