PETER PAN
Une réussite qui redonne toute sa dimension au conte originel
Là où le célèbre dessin animé de Walt Disney faisait dans l'édulcoré, le scénario du Peter Pan de la Columbia, signé PJ Hogan, redonne toute leur dimension aux premiers émois sexuels des personnages, ainsi et surtout qu'aux message sur le passage nécessaire à l'age adulte. Le conte de J.M. Barrie regagne ainsi ses lettres de noblesse, en réintégrant son coté irrévérencieux et à la fois rassurant pour les jeunes enfants, qui doivent choisir entre grandir, et la peur de l'inconnu que cela leur inspire, et stopper net leur croissance, et la fausse satisfaction que cela semble leur donner.
L'appartenance à une famille, " avoir une maman ", est aussi l'un des thèmes fondamental de cette histoire où les enfants sont " perdus " et où même Crochet a oublié le bonheur de connaître ses proches et d'en fonder une. Jason Isaacs lui donne corps, avec toute l'ambiguïté de la figure paternelle qu'il représente mêlée de mal et de rancœur. Face à ce magnifique interprète, qui joue aussi le père (M. Darling), les deux enfants rivalisent de malice et de charme, en Wendy et Peter. On ne parlera pas du role tout en grimaces de notre Ludivine Sagnier nationale, qui apparaît forcément sous exploitée.
Ajoutez à cela une bonne dose d'aventure, de blagues potaches, des décors magnifiques, et surtout des effets spéciaux étonnamment maitrisés (voir la scène des nuages dans lesquels les pirates tirent au canon), et les plus petits comme les plus grands seront ravis de s'envoler pour ce pays imaginaire, loin des surenchères de Hook, ou des niaiseries simplificatrices de l'oncle Disney. Une surprise magique et belle, à déguster en famille pour ces vacances de février.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur