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PEOPLE THAT ARE NOT ME

Un film de Hadas Ben Aroya

La jeunesse désœuvrée d’Israël s’ennuie

Après une rupture dont elle a du mal à se remettre, Joy, une jeune Israélienne de 25 ans, erre dans les rues de sa petite ville, où elle va retrouver Nir, une ancienne connaissance tout juste rentrée de l’étranger...

Dans cette espèce de Madame Bovary moderne, l’errance succède à l’ennui qui succède au manque de profondeur, le tout marqué par de telles contradictions chez les personnages que le nihilisme affleure. Les premières minutes créent l’illusion : une fille topless qui enregistre un message vidéo à un ex qui l’a quittée, puis une scène d’intimité libérée entre deux jeunes gens à moitiés nus où le sexe ne semble pas être une nécessité, proposent une vraie modernité dans l’écriture des personnages.

Mais le personnage principal, Joy n’est pas réellement écrit. Elle est perdue et indéterminée, et comme elle n’est jamais dans l’action, son indétermination reste inchangée. Quand elle agit, son comportement est si contradictoire et ses actes ont si peu de conséquences qu’elle ne peut pas évoluer. Elle reste enfermée dans une sorte de léthargie oublieuse assez bien traduite par l’idée de manger des frites surgelées en regardant un jeu télé.

Le personnage de Nir, lui, est novateur dans la gamme des personnages masculins. Il n’est pas conduit par son désir. Il ne veut pas s’engager et refuse les sentiments pour des raisons louables. Mais il est cependant peu exploité. Il a un désir, un fantasme, c’est d’ailleurs l’un des rares enjeux posés par le film, mais la résolution s’avère déplorable et se trouve être exactement ce qui était prévu. Le film, loin de transcender son sujet, « la quête d’intimité », comme le promet l’affiche, s’y perd et s’y enfonce jusqu’à l’immobilisme et la noyade.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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