PENELOPE
Inégal
Il y a bien longtemps, un bourgeois eut une liaison avec l’une de ses servantes, qui finit par se suicider alors qu’elle attendait un enfant. La mère de la servante, sorcière locale, jeta un sort à la famille, dont la première fille née porterait une tête de cochon. Après quelques sauts de générations, Penelope naquit, avec un nez et des oreilles de cochon…
Les premières minutes de « Penelope » furent très prometteuses. En effet, sous forme d'un préambule conté en voix-off par Penelope elle-même, elles consiste en une amusante description de la généalogie de la jeune fille. On passe ainsi en revue, avec rythme et cynisme, les différents descendants masculins, en n'oubliant pas les quelques descendantes dont on pu s'apercevoir de l'illégitimité, la malédiction ne les ayant point frappées. Mais passé ce réjouissant inventaire, le joli conte s'embourbe peu à peu dans des histoires de prétendants maladroits ou bourrés d'a priori, qui une fois la belle dévoilée, s'enfuient à toutes jambes. Une fois l'un passé par la fenêtre, on s'amuse nettement moins des sauts des autres...
Heureusement, le couple Christina Ricci (« La famille Adams ») James Mc Avoy (« Reviens-moi »), fonctionne plutôt bien, mais n'a pas trop l'occasion de se rapprocher. Et si l'on est séduit par le changement de ton lorsque la belle ose enfin sortir, et les messages sur la superficialité de la célébrité et la nécessité de s'aimer soi-même, le rythme laborieux du récit finit par agacer, autant que les pitreries des parents, dont la mère, sur-protectrice. Reste une assez formidable direction artistique, dont celle de l'antre de la belle (originellement « bête »), qui ferait rêver le plus réticent des ados.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur