PELICAN BLOOD
Sur quel pied danser...
Wiebke, 45 ans, est éleveuse de chevaux, s’occupant notamment d’entraîner ceux de la police locale. Vivant avec sa fille adoptive, Nicolina, 9 ans, dans la campagne allemande, elle lui ramène d’un pays de l’Est une petite sœur adoptive, Raya, âgée de 5 ans. Mais rapidement le comportement de cette dernière s’avère relativement violent…
Film d’ouverture de la section Horizons (Orizzonti) du Festival de Venise 2019, le film allemand "Pelican Blood" ne sait pas très bien sur quel pied danser. Débutant comme un film social, positionnant la seconde fille adoptive comme un cas à problèmes (elle s’introduit la nuit dans la chambre pour regarder sa mère dormir, mord sa sœur jusqu’au sang, balance tout lorsqu’elle est à table… et ce n’est qu’un début), avant de virer au mystique voire au fantastique, pour mieux revenir sur des questions médicales.
Difficile donc de croire à une deuxième partie, qui certes pourrait bien plus être dans la tête d’une mère qui a elle aussi des problèmes à régler, mais qui aligne d’improbables bribes, à peine développées, de croyances locales et une scène ridicule d’exorcisme filmée au ralenti. Ceci d’autant plus, qu’au dela de la romance contrariée que l’on voit venir dès la première scène, on a droit à un parallèle lourdaud entre l’élevage des chevaux et celui d’une petite fille, le personnage de Nina Hoss (qui fait ce qu’elle peut) espérant guérir les deux de leurs traumas respectifs.
Ni vraiment film d’horreur ou de possession, ni vraiment drame médical et familial, "Pelican Blood" aligne donc les maladresses scénaristiques en voulant explorer toutes les pistes. On nous accusera alors peut être nous aussi (comme pour la fillette) de ne pas savoir faire preuve d’empathie, à moins que l’on soit non seulement en droit de se dire que la gamine n’est crédible que dans certaines scènes, et que le flic amoureux a un peu la gâchette trop facile.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur