LA PEAU DURE
Mauvais casting et scénario expéditif
L’idée du retour aux sources et de la recherche de la paix avec ses proches n’est pas nouvelle au cinéma. Ici le personnage a visiblement tout un passif à régler avec un père autoritaire qui le traitait de fille quand il était petit, et semble un temps posséder une réelle épaisseur. Il en va de même du fameux Birch, sorte de hippie asocial, dont le côté baroudeur dangereux est évoqué mais non exploité (avait-il une liaison avec le père ? l’a-t-il assassiné pour s’emparer de la maison ?), et qui passe son temps à détourner le regard pour paraître bizarre ou loin du monde.
Les deux acteurs ne sont finalement ni l’un ni l’autre à la hauteur, malgré la plastique impeccable du fils revenu au bercail (le réalisateur ne se prive pas de plans avantageux sur son dos et son postérieur) et le visage inquiétant et fascinant du confectionneur de sandales (un haut symbole de l’altermondialisme baba et du refus de la société de consommation porté par les subtils dialogues du film). Mais c’est sans commune mesure avec le troisième larron, petit ami du fils, fragile gamin à peine sorti de la puberté, cliché d’un travailleur du milieu de la mode, outrancier dans la plupart de ses réactions comme dans ses cris de détresses, notamment lors de la perte de son lapin (ou plutôt sa lapine).
Les enjeux humains sont traités au minimum, et trouvent une issue par dessus la jambe (il s’agit tout de même pour le jeune de se faire remplacer par un autre dans son couple), et les dialogues frôlent souvent le ridicule, surtout lors des moments de tension ou des expressions de colères du fils (le Birch reste lui quasi silencieux… c’est plus facile). Quant aux scènes avec les marionnettes, tentatives d’explications ratées de situations passées ou d’expression de sentiments profonds, elles laissent tout bonnement pantois. Un naufrage de bout en bout.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur