LA PEAU BLANCHE
Une certaine vision de l’avenir de l’homme
Présenté au festival du film fantastique de Gérardmer 2005, ce film visionnaire avait pleinement sa place en compétition, où il fut certainement le film le plus réussi et angoissant avec l’américain Saw. Partant d’éléments simples d’une vie d’un jeune homme, timide et cultivé ( Marc Paquet, formidable de retenue), il nous conte une rencontre entre deux êtres, voués à un amour réciproque, qu’un mystérieux contexte familial et privé du côté de la jeune fille, va venir perturber, immiscent le fantastique dans leur histoire.
Qu’est-ce qui attire ce jeune homme vers cette femme, qui a pourtant toutes les caractéristiques physique qu’il exècre (les cheveux roux, la peau blanche et laiteuse…) ? Le danger, la nouveauté ou encore l’inconnu, on ne le saura pas. Le trouble est bien présent entre ces deux êtres, et se transmet au spectateur, insidieusement mis en condition par la violente scène du début, où la première rousse charcute le copain de chambrée.
Les scénaristes (Daniel Roby, et surtout Joël Champetier, auteur du roman initial) s’amusent avec les mots et les à priori autour de la couleur de peau, des minorités, amenant peu à peu un discours intéressant sur les limites du communautarisme, et le mélange des races. Le texte joue sur les inversions de clichés, surprenant par des discours sur l’homme noir originel et l’homme dit « blanc » véritable minorité ou anomalie de fait. On s’amuse de ces digressions autant que l’on craint pour le devenir du personnage principal, comme aspiré par sa passion, vers un danger palpable. Un film intelligent, à découvrir.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur