PAUVRE RICHARD
Pauvre spectateur !
Pour son retour derrière la caméra après sept ans d’absence, Malick Chibane a décidé de s’intéresser au phénomène des nouveaux riches, toujours accompagné de son fidèle acteur, Frédéric Diefenthal. Une fois encore, l’histoire se déroulera en banlieue, mais si « Voisins, voisines » voyait défiler des personnages hauts en couleur dans une ambiance folklorique, sur fond de musique hip-hop, ce nouveau métrage est bien plus lisse que le précédent. Tout part d’un quiproquo banal, Richard (Frédéric Diefenthal) se voyant livrer un super canapé en cuir au lieu du minable qu’il a commandé. Dès lors, toute la cité le prend pour l’heureux vainqueur du jackpot du loto, tandis que son ami de toujours, Omar, le vainqueur en question, profite de son nouvel argent pour multiplier les achats dans le plus grand secret.
Le principal problème est que le metteur en scène ne semble pas maîtriser son matériau d’origine, à savoir la bande-dessinée éponyme de Michael Sanz, Nico et Fred Frapa. La réflexion sur le thème de l’argent est ainsi bien trop simpliste pour que Malick Chibane nous offre un véritable point de vue. En effet, au lieu de rendre ce banlieusard purement antipathique dès le moment où le pognon coule à flot, on aurait préféré une approche plus pertinente, avec une attention particulière portée aux chamboulements qu’induisent une rentrée d’argent aussi soudaine - 127 millions, ce n’est pas rien ! De plus, la caricature dans laquelle le réalisateur tombe, en transformant les habitants du quartier en détectives aux méthodes douteuses, n’est pas suffisamment approfondie pour être porteuse de gags efficaces. Sur un rythme poussif, les mésaventures de Richard s’enchaînent sans susciter véritablement l'engouement du spectateur, le manque d’inventivité condamnant le long-métrage. Pour les fous rires, on repassera !
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur