LE PARFUM
Quand la fin gâche tout
Jean Baptiste Grenouille, né au beau milieu du marché à poissons de Paris en 1744, a développé des facultés olfactives hors du commun. A force de résistance à la misère et de travail, il va devenir l’apprenti d’un célèbre parfumeur italien. Mais son obsession pour la fixation des parfums corporels, va l’amener à tuer des femmes choisies pour composer un parfait parfum…
L'adaptation du célèbre roman de Patrick Suskind (1985) était l'un des films les plus attendus de cette fin d'année 2006. Surpris par l'absence du film dans les sélections de Venise comme de Toronto on commençait cependant à se poser des questions sur la qualité de celui-ci. Mais avant tout commentaire, autant dire tout de suite que je ne fais pas partie des lecteurs du livre et ne tenterait donc pas un quelconque comparatif entre scénario et ouvrage. Mais je reste pourtant un grand fan de "Heaven", film du même réalisateur, à la fois lyrique et puissamment émouvant.
Malheureusement, "Le parfum" est loin de rendre en permanence le tourbillon de sensations olfactives attendu. Ainsi, si dans une première partie, parisienne, le réalisateur allemand arrive à insuffler une certaine poésie et à provoquer quelques tournis, dans la seconde, paradoxalement située en Provence à Grasse et présentant nombre de fleurs aux senteurs exquises à l'image, cette sensation est étrangement absente. Et le brio de la scène de l'écoeurant marché au poisson disparaît au profit de plans larges peu adaptés à la noirceur du récit.
On suit néanmoins pendant les trois quarts du film (qui dure près de 2h30) les péripéties de ce garçon dont l'entourage semble maudit (chaque personne ayant croisé son chemin meurt lorsqu'elle le délaisse...) jusqu'à un final qui frise tout bonnement le ridicule. Car autant la vision d'un Paris sale et putride est saisissante, autant les scènes de foules de la fin sonnent faux et laissent perplexes. Reste une idée formidable donnant cours à une légende des plus horribles autour d'un des serial killer les plus odieux. Le tout servi par des acteurs anglais donne une superproduction (principalement) allemande un peu trop calibrée pour être vendue à l'international.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur