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PARANOID PARK

Un film de Gus Van Sant

Secrets, culpabilité et mensonges

Alex a pour mode de vie le skate board. Sa fascination pour le lieu mythique et temple des skaters, le Paranoïd Park, est immense ; malheureusement, sa première visite sera ponctuée d’un événement, dont il sera le tragique auteur…

Apres sa trilogie (« Gerry », « Elephant » et « Last days »), Gus Van Sant est revenu cette année à Cannes présenter l’excellent « Paranoid park », sur le thème de la culpabilité, des angoisses et du manque de communication dont les adolescents savent faire preuve face à tous événements. Van Sant a choisi d’illustrer son propos via une communauté très fermée, celle des skaters, peuple au combien sauvage et en constante quête de liberté.

A travers le personnage d’Alex, un jeune homme qui va accidentellement causer la mort d’un veilleur de nuit, lors d’une virée au Paranoid Park, Van Sant décortique le quotidien de ce jeune homme rongé par la peur, l’horreur de l’accident, son sentiment de culpabilité et d’impuissance, obligé de cacher son crime aux yeux de tous, famille et amis…

Passionné par l’univers adolescent, Gus Van Sant a tenté de capturer l’essence et l’authenticité dont sont capables les jeunes de cet âge. Pour servir son propos et obtenir des réactions et émotions les plus pures, il a choisi des acteurs amateurs qu’il a recruté sur Myspace( !), avec parmi eux Gabriel Nevins, qui interprète le personnage principal, dont la performance est tout à fait admirable.

Bien entendu, les images sont soignées, notamment celles tournées au Paranoid park qui sont d’une beauté exquise : les skaters sont filmés au ralenti et en DV pour accentuer la nature pensive du personnage, pour lequel le monde tourne au ralenti depuis l’incident. Le format choisi accentue l’authenticité du film, permettant à Gus Van Sant d’insérer des films amateurs de ses acteurs et autres skaters recrutés par le net.

Un petit bijou de liberté et d’authenticité.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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