PAR INSTINCT
Parcours tragique
Lucie est avocate, elle se rend à Tanger pour son travail. Elle a un problème de santé durant son séjour qui l’oblige à se rendre à l’hôpital. Elle fait alors la connaissance d’une adolescente nigériane qui vient d’avoir un enfant issu d’un viol. De leur rencontre découlent un lien fusionnel et des péripéties dangereuses à foison.
Nathalie Marchak traite plusieurs sujets dont la maternité, l'esclavage et le trafic d'humain, avec la volonté de prendre le spectateur par les sentiments. Sans doute à cause de l’ambition parfois démesurée d’un premier film, elle aborde trop de sujets en même temps.
Alexandra Lamy gagne un rôle fort avec cette mère en mal d'enfant. Elle prouve qu'elle peut endosser des rôles dramatiques. La confrontation des deux femmes, que tout oppose, n’empêche pourtant pas un lien entre elles grâce à cet enfant qui absorbe le scénario. L’ambiguïté entre cette femme meurtrie et la mère migrante décrit leur solitude respective.
Malheureusement la réalisatrice a concocté une histoire avec quelques improbabilités et de nombreux contrecoups. Le film n'arrive pas à trouver son aplomb. Le sujet trop complexe, avec ses arrière-pensées louables, fait du surplace. Nathalie Marchak se base sur la maternité tourmentée cumulée avec la traite des femmes africaines, mais les deux thématiques ne marchent pas ensemble. Elle leste le récit avec des histoires sans intérêt. Le propos de la lutte humanitaire et le désir de maternité délayent l’accentuation du discours. Ce film puissant est franc, mais cependant trop cocasse sur le sujet l’instinct maternel.
David BrejonEnvoyer un message au rédacteur