Festival Que du feu 2024 encart

OUIJA

Un film de Stiles White

Et si on jouait à Jumanji, plutôt ?

Après avoir perdu Debbie, son amie d’enfance, dans des circonstances atroces, Laine tombe sur une vieille planche de Ouija dans la chambre de Debbie et tente alors d’y jouer pour faire définitivement son deuil. Pour l’heure, seul Pete, petit copain de Debbie, accepte de l’aider. Convaincue qu’il ne peut s’agir d’un suicide, Laine mène l’enquête et découvre que l’esprit convoqué par la planchette se fait appeler « DZ » et tient à poursuivre la partie coûte que coûte. Tandis que des événements de plus en plus étranges se multiplient, Laine sollicite l’aide de sa sœur cadette Sarah, de son amie Isabelle et de son petit copain Trevor. Peu à peu, les cinq adolescents se plongent dans l’histoire de la maison de Debbie et comprennent que leur amie n’était ni la première victime, ni la dernière. Et s’ils ne parviennent pas à refermer le portail qu’ils ont dangereusement ouvert, ils connaîtront le même sort que celle qui les a initiés au jeu du Ouija…

Les adaptations de jeux de société au cinéma, c’est souvent n’importe quoi. Il en va de même des productions Blumhouse, qui recyclent les mêmes codes du cinéma horrifique jusqu’à la nausée. Et aujourd’hui, on touche le fond avec une adaptation de jeu de société produite par Blumhouse. Avec un gros fou rire en guise de délivrance lors du générique de fin, lequel laisse entendre que la planche de Ouija serait une création Hasbro (oui, oui, la firme à l’origine des jouets Transformers et G.I. Joe !). Pour la petite histoire, la marque a été déposée il y a bien longtemps par la firme Parker, déjà à l’origine du Monopoly, mais bon, passons… De toute façon, comme n’importe quel sujet relié de près ou de loin aux démons ou aux fantômes est désormais susceptible de finir en accessoire de script pour les attrape-tout d’Hollywood, il fallait bien s’attendre à voir un film consacré à cette vieille planche en bois, en général exploitée lors des séances de spiritisme. Et comme le synopsis le laissait craindre, on est assuré de roupiller sec devant un énième ciné-burger pour teenagers lobotomisés en quête de trouille au rabais.

La recette ne change toujours pas : de jeunes adultes avec le QI d’un lofteur, joués par des acteurs issus de séries télévisées ou du Pôle Emploi local, sont confrontés à un mal insidieux après que l’un d’eux se soit fait zigouiller dans des conditions mystérieuses durant une scène d’ouverture déjà vue trois cent fois. Bien sûr, la photo sera sombre, les dialogues insignifiants, la mise en scène limitée à une suite de champs/contrechamps, et les effets de trouille réduits aux éternels jump-scares censés nous faire sursauter au moment où l’on s’y attend déjà. Donc, on résume : pas de frissons, pas de scénario original, pas d’acteurs convaincants, pas d’idées dans la mise en scène, rien de rien. Par ailleurs, puisqu’on parle des jeux de plateau censés susciter la peur lorsqu’on y joue, même une partie d’Atmosfear (vous savez, ce jeu ridicule où l’on suivait les ordres d’un mec chelou dans une VHS…) était plus flippante. Allez, poubelle !

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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