OPEN RANGE
Un western crépusculaire magnifique qui marque la résurrection de Kevin Costner
D'aucun craignaient le retour de Kevin Costner réalisateur, après son pourtant pas si mauvais Le Facteur, et sa persévérance dans le domaine du western qu'il aura marqué de son empreinte il y a quelques années avec Danse avec les loupes. Loin de l'aspect contemplatif de ce dernier, Open Range est à la fois la chronique de la fin d'un monde, un formidable témoignage sur les difficultés de la vie au temps du far west et surtout un film d'une violence inouïe. A l'image, la vie de ces hommes est faite de pluie, de boue, de villes poisseuses et dangereuses, au beau milieu desquelles apparaissent quelques paysages sublimes.
Le fameux Kevin y trouve un rôle à sa mesure, dépeignant l'homme dans toute sa splendeur, sa droiture et sa crasse, son caractère rustre et spontanément violent, matinée de quelques douceurs ponctuelles et maladroites lorsqu'il s'agit de côtoyer les femelles. Il excelle dans le jargon et la culture du terroir, usant d'un accent à couper au couteau. Robert Duvall en patriarche intègre est également exceptionnel.
Et la mise en scène de Costner, qui, au travers de morceaux de bravoure inconscients, les fait passer pour des bouchers sans pitié, sait doser les accélérations de la violence et du rythme. Rarement on aura atteint un tel degré de réalisme, le spectateur ayant l'impression d'assister à des duels, ni tournés en dérisions (voir les western spaghetti), ni magnifiés dans leur sens ou leur esthétique (voir Desperado). Leur seul sens ici, est celui de la survie, avec en fond de perspective, le rêve d'une vie plus rangée.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur