ON VOULAIT TOUT CASSER
Les potes, c’est super !
Lorsque Philippe Guillard était passé derrière la caméra avec "Le Fils à Jo", personne ne s’attendait vraiment au succès qu’a connu le film, dépassant allègrement le million d’entrées. Pour son second métrage, l’ancien rugbyman a cette fois délaissé le monde du ballon ovale, même si l'on imagine aisément que ses cinq protagonistes y ont joué durant leur jeunesse. Parce que Kiki, Pancho, Bilou, Tony et Gérôme se connaissent depuis toujours. Ensemble, ils ont fait les 400 coups, ont refait le monde à bord de leur petite voiture, ont fini en garde à vue, se sont échangés leurs copines. Puis, ils ont grandi en conservant leur esprit enfantin, se sont mariés, certains ont eu des enfants, d’autres ont divorcé. Mais toujours, ils sont restés soudés. Alors, ce n’est pas la maladie de Kiki qui va venir changer quelque chose.
"On voulait tout casser" est une comédie nostalgique sur l’amitié entre potes, les illusions perdues et les regrets d’une vie passée à n’avoir pas eu le temps de vivre ses rêves. Rien de bien nouveau dans le monde des comédies entre quadragénaires bedonnants, le scénario reprenant les codes et les scènes convenues de ce genre ultra-balisé. On flirte avec l’overdose de bons sentiments -appuyés par une bande-son trop ronflante - et, avec son rythme nonchalant, le film patine. Pourtant, malgré tous les défauts de l’ensemble, on finit par être touché par le propos. Même si les ficelles sont très lourdes, le casting complice emporte notre engouement, et cette ode à l’amitié de toucher sa cible.
Comédie douce-amère plus mignonne que renversante, "On voulait tout casser" n’a pas la magie du premier exercice réussi de Philippe Guillard. Néanmoins, sa bande de potes demeure attachante, parfois dans l’excès, mais souvent drôle. Chacun trouve alors sa place pour développer des intrigues secondaires, mêlant humour et mélancolie, regrets et nouveaux espoirs. Si le métrage ne devrait pas rester dans les annales, il a au moins le mérite de parvenir à sublimer la camaraderie masculine, où l’on boit beaucoup, où l’on ne se dit pas tout mais où l’on s’aime.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur