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ON AURAIT DÛ ALLER EN GRÈCE

Un film de Nicolas Benamou

Le petit dernier de la grande famille des comédies corses indigestes

La famille Rousselot a pour tradition de passer toutes ses vacances estivales dans la même villa en Grèce. Oui mais cette année un riche client de Rousselot père a eu la bonne idée de lui prêter sa luxueuse villa en Corse. Et celui-ci a eu la mauvaise idée d’accepter…

Que Nicolas Benamou, responsable des fiascos de "À fond" et "Mystère à Saint-Tropez", ait réussi à trouver du financement pour réaliser un autre métrage est déjà un constat effrayant. Mais que Nicolas Benamou ait trouvé du financement pour réaliser ce qu’il revendique lui-même être une authentique comédie corse, comprenez dans la plus pure tradition des chefs d’œuvres que sont "L’enquête Corse", "Les Randonneurs" ou "Les Francis", là ça dépasse l’entendement.

La suite de l’histoire est si prévisible qu’il est un peu vain de s’y attarder. Un scénario rachitique écrit sur un coin de table, des acteurs en roue libre, une mise en scène sans aucune imagination et un humour au ras des pâquerettes : que peut-il y’avoir de pire que ça ? Ah si, il y a Charlotte Gabris qui parodie la Colomba de Prosper Mérimée. Une torture pour les yeux, mais encore plus pour les oreilles. L’accent corse on l’a ou on ne l’a pas.

Et évidemment, outre la Colomba, on n’évitera pas les clichés habituels du corse cagoulé, du point d’honneur et de la parole d’homme. Mais attention, ce n’est pas du cliché. C’est de l’auto-dérision. La preuve, y’a un Corse au scénario, en la personne de Michel Ferrucci, également au casting. Et on perçoit effectivement une volonté de détourner ces clichés pour faire de l’humour. Avoir de l’auto-dérision c’est bien beau, mais si ça ne fait rire personne dans la salle autant ne pas en avoir du tout.

"On aurait dû aller en Grèce" s’annonce donc comme un nouvel échec cuisant. Et on aurait pu aller en Grèce, à Ouarzazate ou à Katmandou, ça n’aurait probablement rien changé : le scénario comme la mise en scène auraient trouvé le moyen de transformer une destination de rêve en cauchemar de 90 minutes.

Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteur

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