NOUVEAU MONDE
Un parcours du combattant proche du documentaire
Rohid et son petit frère Mujib, sont deux réfugiés Afghans tentant de survivre à Paris. Rohid, qui fait des efforts pour apprendre le français et sermonne ses colocs qui ne le font pas, doit absolument trouver de l’argent pour envoyer au pays et aider ainsi sa mère, qui est harcelée et menacée de mort par les Talibans, qui savent qu’ils sont partis en Occident…
Découvert l’an dernier au Festival du film francophone d’Angoulême, "Nouveau Monde" est un film d’apparence hybride, une fiction autour de migrants afghans, tournée caméra au poing, à la manière d’un documentaire. Un parti pris qui rend compte de l’urgence dans laquelle évolue le personnage principal, Rohid (qui joue ici son propre rôle, comme son frère ou Sandor, chacun gardant son prénom), qui aligne les petits boulots pour avoir de quoi envoyer au pays et sauver sa mère du chantage odieux que font peser sur elles les Talibans. Entre se laisser peindre par la grand-mère de sa prof de français, faire des ménages, il se repose petit à petit sur Sandor, auprès duquel il trouve un ami et des pratiques de son âge (sorties en boîte…), pour trouver d’autres occasions de travailler.
Si les enchaînements paraissent parfois maladroits entre les moments d’urgence ou de difficulté (comme l’articulation entre travail et procédure d’asile) et les moments plus intimistes (quand il écrit sa lettre à sa mère au début , quand le petit frère demande de raconter leur enfance, ou quand il échange de la poésie avec la grand-mère), certains de ces moments s’avèrent cependant justes et touchants. Ajoutez à cela une jolie utilisation de « La Chanson d’Hélène » ("Les Choses de la Vie") et on se dit que Vincent Cappello est sans doute quelqu’un à suivre.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur