NOTTURNO
Le nouveau kaléidoscope indigeste de Gianfranco Rosi
Des images venues de la zone entre Irak, Kurdistan, Syrie et Liban. Un monde dans un équilibre précaire, coincé entre intérêts étrangers ou privés, conflits présents ou passés, mais dont jailli toujours l’humanité…
Après son très intéressant "Sacro GRA" (Lion d’or à Venise), centré sur les différences sociales de part et d’autre du périphérique de Rome, on avait que très peu apprécié son "Fuocoammare" (Ours d’or à Berlin), réflexion minimale aux images esthétisantes, sur l’arrivée des migrants à Lampedusa. Voici que Gianfranco Rosi est donc revenu en compétition au Festival de Venise 2020, avec un nouveau documentaire, "Notturno", captant des images diverses d’un secteur instable de la planète, comme plongé dans une pénombre, entre Irak, Kurdistan, Syrie et Liban. Un kaléidoscope d’une région soumise à la tyrannie, à la guerre ou à l’exploration par des forces étrangères, qui s’avère plutôt indigeste.
En choisissant à nouveau une absence de tout commentaire et en prenant le parti de faire des belles images (la pénombre sur des marais avec des chasseurs en barque et les flammes des puits de pétroles en fond, les couloirs d’une ancienne prison où sont morts des civils...) Gianfranco Rosi préfère une nouvelle fois une pseudo poésie censée montrer l’humanité (ou ici l’inhumanité) plutôt qu’un réel propos. Le plus ennuyeux est au final l’inutilité de certains personnages récurrents et surtout la mise sur le même plan des veilles sans but des femmes militaires avec par exemple le passage sur les prisonniers (que l’on suppose de Daesh) entassés dans une cellule unique après leur interminable (mais si esthétique) file indienne. Gênant, autant sur la démarche que sur le fond.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
COMMENTAIRES
sugar ray
dimanche 24 octobre - 9h32
Il siérait que vous apprissiez la différence entre "censé" et "sensé"!
Le verbe "senser" n'existe pas!