NOTRE ÉTRANGÈRE
Une première œuvre bien maladroite
Le thème de l’adoption est à l’évidence un sujet délicat. Une personne qui a été abandonnée éprouve souvent, une fois adulte, le désir de retrouver ses racines. C’est une nécessité toute légitime que de chercher à découvrir sa famille, certes inconnue, même si on appartient alors à une autre, qu’on aime et qui nous aime. C’est en tout cas le besoin que ressent Amy, une jeune étudiante qui décide de partir seule au Burkina Faso, le pays où elle est née.
Pour développer son sujet, la réalisatrice décrit simultanément le quotidien de Mariam, une immigrée burkinabée qui, chaque semaine, enseigne sa langue maternelle à Esther, cadre dans l’entreprise où elle fait le ménage. Vous l’aurez vite compris, les destins d’Amy et Mariam sont intimement liés. L’une étant la mère de l’autre. Sarah Bouyain amène cette évidence sans grand suspense et sans pour autant le révéler tout à fait. Elle préfère dépeindre les portraits de ces deux femmes qui se cherchent.
Toutefois, le récit peine à s’enrichir et manque nettement de fluidité. La réalisation, confuse, s’attarde surtout sur le personnage d’Amy, qui se révèle vite bien peu intéressant. Très froide, la jeune femme est des plus distantes avec sa famille française, autant qu’avec sa tante retrouvée en Afrique. Et cela sans aucune explication, comme s'il s’agissait de son caractère propre. Ce comportement assez méprisant rend le personnage vraiment antipathique et dessert cruellement le film. Le personnage de Mariam, par contre, est beaucoup plus profond, et la relation d’amitié qui se tisse entre elle et Esther, la femme célibataire, est exprimée avec une jolie retenue et de façon très pudique. Cette amitié sera malheureusement la seule source d'émotions de ce premier film, peu abouti, qui peine à susciter de l’intérêt.
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
Notre étrangère Bande-annonce 1
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