NICKY LARSON ET LE PARFUM DE CUPIDON
Une adaptation hommage et bienveillante
Nicky Larson est LE détective, celui à qui on fait appel lorsque tous les autres ont refusé. Un de ses clients lui confie un jour la mission de protéger le « parfum de Cupidon », une fragrance qui permet de rendre irrésistible quiconque le porte. Mais le parfum est dérobé. C’est alors que Nicky et sa partenaire Laura partent à sa recherche…
Lorsqu’il a été annoncé qu’une adaptation de Nicky Larson (City Hunter pour les puristes) allait être produite en France et réalisée par Philippe Lacheau ("Babysitting", "Alibi.com"), il faut bien avouer que nous avons tous eu peur, très peur. Une peur qui n’a pas été calmée par les premières images et bande-annonce, loin de là. Mais maintenant que le film est sorti, qu’en est-il réellement de cette adaptation et au-delà de la vision des fans de la première heure, est-ce, tout simplement, un bon ou un mauvais film ?
Et bien la première chose qui saute aux yeux (enfin dès la première après la scène d’introduction du film) c’est que ce "Nicky Larson et le parfum de Cupidon" transpire l’hommage par chaque pixel de l’image. On retrouve essentiellement tous les gimmicks les plus connus du dessin animé mais également de nombreux clins d’œil au manga original, bien que cette adaptation soit quand même plus une adaptation de la série que de City Hunter. D’ailleurs, la seule (pseudo) fausse note est le fait qu’une bonne partie de l’action se déroule dans le sud de la France, retirant un peu, au niveau des décors, ce côté urbain qu’avait City Hunter.
On ressent cependant que Philippe Lacheau était un vrai fan et qu’il a fait de son mieux pour retranscrire l’esprit de la série sans « trahir » les fans et tout en faisant un film dans la lignée de sa filmographie, et c’est là une réussite… Peut-être même un peu trop. En effet, la multitude de bonnes idées pour faire écho à la série (sans jamais tomber toutefois dans le fan service pur) se fait aux dépens de la dramaturgie, les enjeux des personnages étant introduits de manière beaucoup trop expéditive pour qu’on s’y attache réellement. Cela dit l’histoire bien que prévisible reste bonne et plaisante à suivre, excepté peut être la première scène, un peu trop lourde, qui est vraiment mal amenée.
Côté mise en scène, en dehors des gimmicks de la série qu’on retrouve, on peut dire que Philippe Lacheau s’est fait plaisir. Il multiplie les audaces de réalisation à l’image des scènes d’actions qui regorgent de bonnes idées, comme lorsque la caméra va souvent suivre les mouvements des protagonistes, rappelant le travail de James Wan sur "Fast and Furious 7" ou "Aquaman" par exemple (une certaine virtuosité en moins), ou encore le plan séquence en caméra subjective très bien pensé rappelant Hardcore Henry entre autres. Les blagues, elles, foinctionnent toujours aussi bien que dans ses précédents films, avec toujours un sens du timing parfaitement maîtrisé et un montage efficace, bien ancré dans le style de Lacheau et en même temps dans le style de la série et l’œuvre originales.
Pour ce qui est du côté artificiel et faux contre lequel beaucoup se sont insurgés lorsque les bandes annonces sont sorties, et bien finalement on n’y fait pas attention et cela passe plutôt très bien. Le seul problème étant peut-être le surjeu des acteurs, certes nécessaire pour ce genre de production, mais qui ne passe pas toujours très bien. Pour conclure, bien que le film ne soit pas parfait, il n’en reste pas moins plaisant à regarder et on sent que Phillipe Lacheau a énormément travaillé sur le matériau d’origine, même si le côté fan a peut être un peu pris le dessus, donnant un résultat légèrement déstructuré. Une première dans la filmographie de Phillipe Lacheau, alors que c’est probablement le film sur lequel son travail a été le plus conséquent.
Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur