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NICE GIRLS DON’T STAY FOR BREAKFAST

Un film de Bruce Weber

Un portrait captivant et exaltant

Robert Mitchum accepte enfin de rencontrer le photographe mondialement renommé, Bruce Weber, pour répondre à ses questions. Enfin, comme on pouvait s’y attendre avec le comédien, les entretiens ne vont pas se passer comme prévu…

Nice Girls don't stay for breakfast documentaire image

Bruce Weber est un photographe reconnu, dont les travaux s’exposent dans les plus prestigieuses galeries tout autour de la planète. Mais c’est un également un réalisateur, et pas seulement de campagnes publicitaires. C’est notamment à lui que l’on doit le documentaire "Let’s get lost", sur le trompettiste Chet Baker, considéré par beaucoup comme un véritable chef d’œuvre. Savoir qu’il allait s’attaquer au mythe Robert Mitchum faisait ainsi fortement saliver bon nombre de cinéphiles. Si le résultat n’est pas complètement à la hauteur des attentes, il a le mérite de replonger le spectateur dans la filmographie monstre d’une gloire hollywoodienne, l’une de celles dont la réputation et la vie quotidienne étaient presque plus importantes que ses performances de jeu. Dans un sublime noir et blanc, le visage buriné et vieillissant de l’icône, s’expose, se livre à quelques anecdotes, joue avec la caméra, pousse la chansonnette. Mitchum est un crooner, un artiste, une légende ; il est éternel. Et c’est précisément à cette figure sacralisée que s’intéresse cet objet cinématographique fantasque.

Loin de tout académisme, "Nice Girls Don’t Stay For Breakfast", forme un tourbillon exaltant d’images d’archives, d’extraits de films et de témoignages, un pêle-mêle de fantasmes et d’anecdotes, une ode insaisissable et virevoltante fidèle à son sujet. Robert Mitchum était perçu comme un comédien viril, parfois brutal, souvent incontrôlable. Mais derrière cette façade, semblaient se cacher de nombreux contrastes, ceux d’un homme pouvant apprécier de la même manière la castagne et un poème de Rimbaud. Grace aux différents entretiens de ses proches, de ses anciennes conquêtes, d’acteurs ayant partagé l’affiche avec lui, le mystère se désépaissit quelque peu malgré les réticences du principal intéressé à se confier. Néanmoins, la force du métrage ne se trouve pas dans une quelconque révélation, mais dans la quête d’un cinéaste pour rencontrer un être qui le fascine, offrant un hommage onirique et esthétique au « dernier Mohican » d’un temps révolu. On aura attendu presque 30 ans pour voir ce film terminé, mais cela en valait la peine.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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COMMENTAIRES

Jean luc buquet

mercredi 27 mars - 11h59

Tres beau bravo à bruce

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