Festival Que du feu 2024 encart

NARCO

Un premier film, drôle et débridé

Gus (Guillaume Canet) est atteint de narcolepsie, maladie qui le plonge dans un profond sommeil, n'importe quand et surtout n'importe où. Après une adolescence difficile, il se marie avec Pamèla (Zabou) et a bien du mal à garder un travail plus de quelques jours. Un beau matin, il s'aperçoit que ses rêves et ses talents de dessinateur pourraient bien lui servir...

Ce qui fait l'originalité de Narco, c'est avant tout un ton, singulier, caustique et souvent source d'hilarité. Celui-ci se retrouve dès le départ, avec la peinture (rapide) de l'adolescence de cet anti-héro, traversant les années quatre vingt en quelques tenues et coiffures à la Nicolas Sirkis, George Michael ou encore Robert Smith (The Cure), assez efficace et truculente. Gilles Lellouch et Tristan Aurouet ont eu la bonne idée de ne jamais magnifier le pauvre diable, qui, adulte, reste un sympathique looser, mal sapé, mou, bref assez pathétique. Et c'est finalement la trahison de sa femme et de son mailleur ami (Lenny Barr, alias Poelvoorde), qui en feront un jeune homme attachant.

Autour de lui gravitent tout un tas de traîtres en puissance, personnages plus ou moins frappés, campés par des acteurs en pleine forme, Zabou en tête. Berléand est une fois de plus grandiose en éditeur rêvant de devenir comique de cabaret. Quant à Poelvoorde, sa folie sied parfaitement à ce professeur de karaté, sadique, minable et surtout grande gueule, dont la conscience est incarnée par un Jean Claude Van Damme s'autoparodiant avec bonheur dignité. Respect donc, pour ce délire de fin d'année, sorte de version réussie d'un Atomik Circus un peu plus ancré dans la réalité.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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