NARC
Plongée dans l'enfer des stups
Après une scène d'ouverture, caméra à l'épaule, image ternie, donnant une étrange impression de traumatisme vieux comme le monde, mais rendant à merveille le caractère non maîtrisable de la situation, le réalisateur, Joe Carnahan joue dans l'accalmie, avec les quelques plans sur la sérénité de la vie familiale du héros. Et pendant tout le film, les choix de mise en scène restent extrêmement judicieux, rendant presque palpable les tensions intérieures au personnage, de ses moments de stress (caméra à l'épaule), aux moments de défaillance (mouvements tournoyants maîtrisés).
Cette affaire de meurtre dont on sent les ficelles improbables dès le départ, n'est qu'un prétexte pour décrire la vie des flics infiltrés et leur rapport d'être humain, à la drogue qu'ils sont sensés utiliser et surtout à l'autre drogue que peut être leur métier. Ici, l'agent fait peu de cas de sa compagne, lui permettant de partir dès qu'il replonge dans ses habitudes de flic. Carnahan nous évite judicieusement ainsi les sempiternelles scènes de ménages et autres contritions ou doutes du héros, sans pour autant nous faire un couplet sur le devoir. Un film palpitant, où l'on tremble à chaque instant.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur