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MYSTÈRE À VENISE

Un film de Kenneth Branagh

Une troisième adaptation de meilleure facture

1947. Alors qu’il espère couler une retraite heureuse seul à Venise, Hercule Poirot, toujours très demandé, se retrouve embarqué par une amie romancière dans une soirée costumée, où celle-ci espère démasquer grâce à lui une voyante dont elle ne parvient pas à trouver le « truc ». Dans un palazzo connu pour être un ancien orphelinat, supposé hanté par les enfants maltraités par le corps médical, ils sont reçus par la maîtresse de maison, dont la fille s’est suicidée un an plus tôt, en se jetant d’une fenêtre dans le canal…

Mystère à Venise film movie

Troisième adaptation d’un roman d’Agatha Christie par Kenneth Branagh, après "Le Crime de l’Orient Express" et "Mort sur le Nil", "Mystère à Venise" est sans doute la plus réussie des trois, tant au niveau formel que narratif. Bien sûr, certains trouveront que l’enquête menée ici, à tiroirs - puisque Poirot démasque un complice de la voyante dès les premières minutes de la séance, avant qu’un autre événement ne devienne le cœur de l’intrigue -, est en partie prévisible. Mais bien malin celui qui, n’ayant pas lu le livre, parviendra à deviner les tenants et aboutissants de cette histoire de maison supposée hantée et de maître chanteur. Ceci d’autant que se mêlent à cette histoire les propres troubles de Poirot lui-même, retranscrits notamment par des effets sonores impliquant les potentiels fantômes des lieux.

Mais "Mystère a Venise" revêt surtout des aspects bien plus intéressants niveau mise en scène, Kenneth Branagh semblant ici se délester d’un certain académisme pour se faire enfin plaisir avec des cadrages audacieux, comme ce fut notamment le cas pour sa version de "Frankenstein". Multipliant les plongées et contre plongées, adoptant des cadrages obliques, utilisant habilement les perspectives offertes par les lieux, ou s’adonnant au grand angle, l’auteur s’en donne à cœur joie pour faire des lieux une source d’inquiétude. Si l’on aurait apprécié que soit un peu plus développé le thème des fantômes propres à chacun, qu’on ne peut fuir, le divertissement reste tout de même de bonne facture et permet à Kelly Reilly ("L’Auberge Espagnole") de retrouver un rôle de premier plan, auprès de Branagh lui-même, toujours un peu trop frenchie dans son accent, mais « so clever ».

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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