MY SUMMER WITH IRENE
Une dernière respiration
1997. Des adolescentes ayant terminé leur thérapie ou leur traitement, sont emmenées dans une grande demeure pour l’été. Là, elles peuvent pratiquer des activités de dessin, d’arts, d’équitation, mais aussi des séances de relaxation collective. Clara, jeune fille déprimée, fait alors la connaissance de Irène, avec laquelle débute une amitié. Mais suite à un coup de téléphone, Irène apprenant que ses résultats d’analyses ne sont pas bons, celle-ci invite Clara à passer des vacances avec elle dans la maison louée par ses parents en Sicile. Lors du voyage de retour en bus, elles se font donc la malle et prennent le ferry…
"My Summer With Irene" est un film de passage à l’âge adulte italien, disposant de quelques rares passages en français, puisque l’une des deux héroïnes, Irène, est interprétée par Noée Abita (découverte dans "Slalom", et également à l’affiche de "Première Affaire"). S’offrant avec Clara, avec laquelle elle a fraîchement noué une amitié, les deux filles se retrouvent en ferry pour la Sicile, leurs cheveux au vent symbolisant parfaitement cet respiration qu’elles vont se permettre, loin des adultes, qui avaient annulé le voyage du fait des mauvais résultats d’analyse de leur fille. Cette sensation de liberté est alors parfaitement incarnée par leurs jeux et leur complicité, baignés d’une lumière estivale, entre baignades, exploration et rencontre avec une bande de jeunes locaux.
C’est aussi d’exploration de leurs premiers émois et de leurs corps qu’il s’agira ensuite, la mise en scène se mettant au diapason de ces découvertes, avant que les malaises n’atteignent Irène. Les baisers dans différents lieux (appartement, ruines...) se font dans la pénombre, accompagnés de silhouettes évocatrices. Quand aux douleurs d’Irène, elles s’incarnent par sa position physique, de profil, vertèbres saillantes, les mains tenant sa têtes, comme si son corps devenait autre. Carlo Sironi (à qui l'on doit "Sole") les accompagne de mouvements de caméra giratoires et d’un effacement progressif du bruit alentour. Léger, doté de quelques moments de comédie (les scènes où les deux amies s’amusent à doubler les personnes qu’elles observent sont assez irrésistibles...), "My Summer with Irene" rappelle avec justesse que « il n’y a pas d’autre vie » et qu’il faut en profiter au maximum, quelle que soit l’issue.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur