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LES MURMURES DU VENT

Un film de Shahram Alidi

Survivre malgré ceux qui veulent vous réduire au silence

Dans une vallée reculée d'Irak, la minorité kurde utilise divers moyens pour communiquer. Parmi eux, une radio clandestine qui résiste encore...

Le film irakien de la semaine de la critique 2009 (gagnant du Prix de la toute jeune critique, et du soutien ACID), véritable choc culturel, s'intéresse à la transmission du langage et donc de la culture au sein de la minorité kurde. La trame est d'emblée assez décousue, et la mise en scène privilégie une poésie lumineuse, alternant avec des passages longuement dialogués. Peu à peu, le puzzle se tisse autour du porteur d'un message, entre persécutions, réparations de radios qui ont bien du mal à capter quelque chose de net, et paroles qui désirent braver les interdits.

Dans ces contrées reculées où circuler est déjà une gageure, on suit ainsi plusieurs personnages, dont quelques touchants vieillards, aux prises avec des autorités invisibles mais omniprésentes, qui voudraient bien faire rentrer tout le monde dans le même moule. Les points de ralliement sont rares, et le seul lien collectif entre les membres d'une communauté pourchassée devient alors la parole. Seul un arbre persiste, auquel on suspend les dernière radios, symboles de cette parole, cette langue en danger. Et cela procure quelques plans superbes, dans ce film qui affirme haut et fort que le peuple kurde survivra.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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