MR. NICE
Du blé en herbe !
Une silhouette filiforme, de longs cheveux blonds ébouriffés, une allure nonchalante, Howard Marks ressemble d’avantage à ses clients consommateurs de drogues, qu’à un caïd du milieu. Certes ce look benêt est assez utile quand on veut se faire oublier des autorités, néanmoins, notre héros doit avant tout sa prodigieuse carrière, à sa grande intelligence.
À l’image de M. Nice qui n’a jamais eu le physique de ses prédispositions, ce film prouve, par son approche, que les apparences sont parfois trompeuses. En effet, sous couvert d’un décor seventies fort bien réalisé, le réalisateur s’est contenté de retranscrire sans grand relief l’existence d’Howard Marks. Les événements s’empilent, de manière linéaire, sans réelle trame, exceptée celle rigoureusement chronologique. Bernard Rose suit à la lettre l’ascension du trafiquant, et perd le spectateur dans une profusion d’anecdotes, toutes traitées à la même enseigne.
Ainsi, aucun éclairage ne prend le dessus. Doit-on s'intéresser à son association avec l’IRA, ou bien plutôt à sa relation très ambiguë avec le MI6 (équivalent britannique de la CIA), à moins que ce soit à sa vie de famille heureuse et fertile. Tout est abordé en vrac sans être réellement développé, séparé de ci-de là par des images d’époque dans lesquelles Rhys Ifans est incrusté.
À bien y regarder, la vie de Howard Marks ne méritait peut être pas qu’on s’y attarde deux heures durant. Personnage peu charismatique au final, sa biographie est en fait assez ennuyeuse. On a toujours l’impression que les grand tournants de son existence sont dus au hasard et non à son intellect. Histoire peu intéressante ou film décousu, le générique venu, tout porte à penser que, paradoxalement, “M. Nice” n’a rien de bien stupéfiant !
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur