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LES MOTS BLEUS

Un film de Alain Corneau

Une accumulation de traumatismes qui confine au ridicule

Une jeune célibataire (Sylvie Testud) se voit contrainte de mettre sa fille, qui n’a jamais parlé, dans une école spécialisée. Le contact avec le professeur (Sergi Lopez) lui aussi seul, pourrait bien changer sa façon de voir la vie…

Après le très réussi et assez caustique Stupeur et tremblements, Alain Corneau nous revient en (très) petite forme, avec un mélo aussi agaçant que formellement raté. Adapté du roman de Dominique Mainard, « Leur histoire », le film met en lumière trois personnages cabossés, trois accidentés de l’existence, dont on a cependant du mal à saisir la nature des traumatismes.

Et dans le cas de la mère d’Anna (Sylvie Testud), cette peur des mots, rapidement explicitée au début du film, par le décès en pleine lecture, d’une grand-mère aimée, en tourne en névrose, dévorant tout sur son passage, y compris les chances des autres de s’en sortir. Et cela achève de rendre le personnage profondément antipathique, car souvent incompréhensible dans ses réactions.

Heureusement, l’actrice lui donne quelques lueurs d’humanité. On désespère donc d’atteindre la fin de ce récit qui apparaît progressivement comme naïf et dont les obstacles artificiels à un bonheur annoncé, exaspèrent très vite. Ajoutez l’image DV cradingue (pourtant signée Yves Angelo) de certains passages, dans la rue, où lors de la scène d’amour dans la voiture, et la déception est complète, tant les scènes de plage sont, elles, magnifiques, tout comme les variations musicales signées… forcément, Christophe.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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